Africa-Press – Congo Kinshasa. Une grave érosion menace depuis plusieurs années le quartier Kinkaville, situé dans la commune de Kapemba, à Lubumbashi. Plusieurs avenues de la cellule Kamilolo sont aujourd’hui coupées en deux et devenues impraticables, isolant une partie de la population et rendant l’accès extrêmement difficile, notamment en saison des pluies.
« La population souffre énormément ici. Les routes sont détruites par les érosions. En saison de pluie, c’est encore plus compliqué », témoigne Kapya, un conducteur de moto-taxi.
La situation se dégrade chaque année, notamment pendant la saison des pluies, où les eaux débordent dans les avenues déjà fragilisées, rendant toute circulation quasi impossible.
Selon Jean Mbayo, enseignant dans une école du quartier, les élèves, particulièrement les plus jeunes, sont les premières victimes. « Les petits, surtout ceux de la maternelle, souffrent beaucoup. Ils ne savent même plus comment entrer dans la cour de l’école, car l’érosion menace jusqu’au bâtiment scolaire », déplore-t-il.
Outre les difficultés de mobilité, les habitants évoquent également une inaccessibilité totale pour les services d’urgence, notamment en cas d’agression nocturne ou de maladie.
« Ici, aucune intervention ne peut arriver si vous êtes attaqué la nuit. Les patrouilles ne peuvent pas circuler à cause de l’état des routes », explique Georgette, une habitante du quartier.
Elle dénonce également le manque de dignité réservé aux personnes décédées:
« Même nos morts ne sont plus respectés. Lorsqu’il y a un décès, on doit porter le corps à pied jusqu’à la grande route pour espérer trouver un véhicule », regrette-t-elle.
Face à l’inaction des autorités, les habitants s’organisent eux-mêmes pour limiter les dégâts. Selon Willy, chef de cellule, des efforts locaux sont en cours.
« Nous sensibilisons la population à fabriquer des ponts de fortune à l’aide de carcasses de véhicules endommagés. Nous encourageons aussi l’usage de sacs de sable pour contenir temporairement l’érosion », explique-t-il.
Toutefois, la population de Kinkaville attend une intervention urgente des autorités locales et provinciales pour désenclaver le quartier, réhabiliter les avenues détruites et prévenir une aggravation de cette catastrophe écologique.
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