Conflits meurtriers à Lubunga : l’essentiel de la marche du mouvement des femmes « Amani Ku Tshopo »

1
Conflits meurtriers à Lubunga : l’essentiel de la marche du mouvement des femmes « Amani Ku Tshopo »
Conflits meurtriers à Lubunga : l’essentiel de la marche du mouvement des femmes « Amani Ku Tshopo »

Africa-Press – Congo Kinshasa. Les femmes du collectif « Amani Ku Tshopo » ont marché ce samedi 25 mai 2024 pour le retour de la paix à Lubunga, rive gauche de la ville de Kisangani, où plus de 500 personnes ont péri dans des conflits intercommunautaires.

La marche n’a pas été de femmes seulement. L’évêque auxiliaire Léonard Ndjadi et d’autres religieux, ainsi que des hommes engagés pour la cause de la femme, ont été également présents dans les rues. Sifflets à la bouche, signe d’alerte, ces manifestants ont déposé leur mémorandum à l’Assemblée provinciale de la Tshopo, entre les mains de Paul Lokesa, rapporteur.

Lue par le professeur Bibishe Salumu, la déclaration d’Amani Ku Tshopo a rappelé que « nul n’est épargné et aucun quartier de la ville n’est sauf » face à l’insécurité à Kisangani. Ces femmes regrettent également, « la Tshopo, réputée pour son hospitalité et sa tranquillité et la sécurité, cependant, devient chaque jour plus dangereuse à cause des violences et banditisme armé qui croissent de manière inquiétante ».

Le conflit entre les communautés sœurs Mbole et Lengola a déjà fait plus de 500 morts et des déplacés innombrables s’ajoutent au jour le jour. C’est « le point de paroxysme » qui « est atteint avec les affrontements violents » notent ces femmes. Autrefois entre individus, ce conflit s’étend d’Opala et Ubundu à ces jours et même dans la commune de Lubunga.

« En cause, on note les failles structurelles de l’État ; l’instrumentalisation politicienne et l’affairisme impitoyable de certains individus, dont les mandataires publics », a indiqué Bibishe Salumu.

Les affrontements sanguinaires entre les communautés impactent négativement la vie sociale à Kisangani. Le chômage, la rareté des vivres, la santé précaire chez les déplacés, détérioration des routes, sont les effets visibles de ce conflit. « Il importe d’agir avant qu’il ne soit trop tard », lit-on dans leur déclaration.

Et comme recommandation:

Au Président de la République: de diligenter urgemment une enquête sur les commanditaires des conflits ; d’interpeller ceux qui en sont cités et connus par la population ; d’accélérer le processus de la mise en place des mécanismes de la justice transitionnelle.

Au gouvernement national: de diligenter des enquêtes.

Autres recommandations: identification des victimes des violences, rétablir les victimes et réprimer les auteurs de ces atrocités.

À l’Assemblée provinciale: diligenter une commission d’enquête parlementaire avec l’aide des experts pour examiner la situation sécuritaire et proposer les voies de sortie ;

Diligenter une commission d’enquête indépendante sur les conditions d’attribution des contrats d’occupation provisoire de la société Cap Congo ;

Interpeller le gouvernement provincial sur la question sécuritaire ;

Voter un édit conséquent avec des crédits pour la sécurisation de province et de Kisangani.

Au gouvernement provincial: Assister les déplacés en vivres et non vivres ;

Revisiter et régulariser le contrat CAP Congo pour conformisme aux textes légaux ;

Rétablir l’autorité de l’État, la paix et la sécurité sur l’ensemble de la province, faciliter le rapatriement des déplacés dans leur milieu respectifs.

Aux organismes internationaux: d’assister les victimes des violences et déplacés.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Congo Kinshasa, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here