Africa-Press – Congo Kinshasa. Depuis 2022, la RDC traverse une crise sécuritaire terrible avec la reprise des armes par le M23 rejoint par l’AFC.
Dès le déclenchement de ce conflit, plusieurs voix se sont levées pour appeler le gouvernement congolais à engager des pourparlers directs avec les rebelles, l’opposition politique ainsi que la société civile et également à décrisper l’espace politique en cessant le harcèlement envers les opposants, les arrestations arbitraires, l’instrumentalisation de la justice et la sécurisation des personnes ainsi que de leurs bien.
Malheureusement, Kinshasa a adopté une attitude peu favorable au dialogue en multipliant des subterfuges et des intrigues uniquement dans le but de gagner du temps.
Malheureusement, il se confirme que « le temps est certes le meilleur allié de la vérité, mais également le pire ennemi de l’homme » car depuis lors, le mouvement rebelle continue à avancer et avec la récente chute de la symbolique et stratégique ville d’Uvira, la situation risque devenir incontrôlable pour Kinshasa et cela peut s’avérer désastreux pour eux vu le malaise régnant au sein des FARDC
Malgré les appels à de la communauté internationale a un dialogue inclusif sous l’égide de la CENCO et l’ECC, le président Tshisekedi, a toujours exprimé son mépris envers tous et son refus de s’engager dans une discussion responsable, seul espoir d’une résolution pacifique du conflit actuel. Il a par ailleurs initié des consultations faites pour lui, par ses conseillers et bien entendu à sa guise dans le but d’attirer quelques opposants à la mangeoire et ainsi continuer sa politique désastreuse sans s’inquiéter du sort de la population.
Malheureusement, cela n’a abouti à rien et même la prochaine initiative de Lomé ne pourra pas résoudre la crise congolaise tant que toutes les parties ne seront pas assises autour d’une table pour une discussion franche et profonde. S’il espère rééditer l’épisode d’Edem Kodjo (un autre togolais) qui fit glisser le pouvoir de l’ancien président Joseph Kabila de 2 ans hors du délai constitutionnel, le président Tshisekedi commettrait une terrible erreur, car en 2016 il n’y avait pas de rébellion qui avait pour ambition de renverser le gouvernement central.
Actuellement, la situation est différente et le président Tshisekedi devrait agir différemment si tant est qu’il ait encore la lucidité des menaces de plus en plus précises sur son pouvoir vacillant. Au regard de la situation actuelle, le président Tshisekedi ne dispose pas d’une grande marge de manœuvre et selon notre entendement, la meilleure option qui lui reste est celui de dialoguer sérieusement, et inclusivement (négocier )pour finir son mandat, mais cette option doit trouver des preneurs dans l’opposition tant armée que non armée ainsi que dans la société civile. Ce ne sera pas évident, car tout le monde est conscient de ses turpitudes et de sa propension à ne pas respecter ses engagements.
La confiance en l’homme d’Etat qu’il aurait dû incarner étant complètement érodée, il y a fort à parier qu’il devra déployer de gros efforts pour convaincre, abandonner la posture méprisante, médisante et belliqueuse que lui et ses proches ont adopté en l’égard de tout le monde et adopter un discours apaisant, rassembleur et responsable.
A défaut, la seule option qui lui restera sera celle de négocier son départ en toute dignité au risque de connaître le sort de tous les autocrates de son envergure. En effet, que ce soit en interne, dans la sous région, ou au niveau de la communauté internationale, personne ne veut revivre des affrontements sanglants dans la ville de Kinshasa entre les rebelles et les multiples milices et mercenaires qu’il ne cesse d’armer. A cela vient s’ajouter la réalité cinglante: les FARDC n’ont plus le cœur à l’ouvrage vu le peu d’égards que le régime leur a accordés. Et pendant ce temps, l’AFC/M23 en a profité pour recruter et mieux s’entraîner: la prise d’Uvira en est la preuve.
Comme nous n’avons cessé de le dire, aucun accord n’aura d’effets sans une restauration de la cohésion nationale, un dialogue franc et inclusif, une décrispation politique, une attitude rassembleuse et responsable de la part des autorités de Kinshasa.
Comme le dit ce proverbe Ashanti: « Le temps est comme l’oiseau ; si vous ne le saisissez pas, il est parti » ou bien comme le président Tshisekedi affectionne les citations bibliques ; le livre de l’apôtre Paul aux Éphésiens 5:15-16 dire ceci: « Prenez donc garde de vous conduire avec circonspection… rachetez le temps, car les jours sont mauvais. »





