Africa-Press – Congo Kinshasa. Organisé par la Fondation Mbeki, le deuxième dialogue annuel sur la paix et la sécurité s’est terminé le 6 septembre. Ce fut l’occasion pour l’organisation de répondre aux accusations émanant de Kinshasa. Lors de la présentation du rapport final, le Directeur Exécutif de la Fondation Thabo Mbeki a réagi avec vigueur aux critiques du gouvernement de la République Démocratique du Congo, qui l’accusait de partialité et d’avoir un agenda caché. Il a déclaré: « La seule partialité de la Fondation Thabo Mbeki, c’est celle en faveur de la paix. Son agenda caché porte sur la sécurité, la bonne gouvernance et la démocratie, promus par un dialogue inclusif et participatif ».
Au-delà de cette clarification, cette journée a été riche en échanges stratégiques et a vu l’adoption de recommandations significatives pour une approche africaine inclusive dans la gestion des crises régionales, en particulier celle qui touche la République Démocratique du Congo. Malheureusement, malgré une invitation, Kinshasa a choisi de boycotter l’événement ; cependant, les participants ont fermement souligné la nécessité d’un dialogue national inclusif, sans exclusions, comme unique voie crédible pour rétablir la paix, la cohésion et la stabilité en RDC.
Les travaux ont été rythmés par deux panels thématiques, l’un portant sur la paix durable en Afrique centrale et l’autre sur l’inclusion dans la médiation régionale, avec un accent particulier sur la RDC. Trois intervenants ont particulièrement retenu l’attention: le Professeur Nehemie Mwilanya – FCC, ancien Directeur de Cabinet du Président Joseph Kabila -, Albert Moleka – ancien Directeur de Cabinet d’Étienne Tshisekedi et Directeur de campagne de Denis Mukwege lors des élections de 2023 -, ainsi que l’Ambassadeur Welile Nhlapo – ancien Conseiller politique principal de la Présidence sud-africaine -, qui a modéré les débats. Le cœur des discussions du deuxième panel a vu le FCC, le parti politique de l’ancien Président Joseph Kabila, proposer trois mesures structurantes pour sortir de la crise en RDC, toutes adoptées comme recommandations principales:
– Réhabilitation du contrat social et du Pacte républicain: Restaurer la cohésion nationale et l’esprit de Sun City, tels que stipulés dans la Constitution de 2006, aujourd’hui sérieusement altérés par l’autoritarisme du gouvernement en place.
– Relance d’un processus politique inclusif: Reconnaissance officielle de la crise, instauration d’un cessez-le-feu effectif, retrait de toutes les troupes et mercenaires étrangers, et organisation d’un dialogue intercongolais complet, impliquant toutes les parties prenantes, à l’image du processus de 2001-2003.
– Réévaluation des approches de Washington et de Doha: Élargir ces cadres partiels en adoptant des méthodes plus inclusives et systématiques, visant d’abord à restaurer le contrat social et le Pacte républicain, avant d’ouvrir le pays aux investissements directs étrangers. Lors de son discours de clôture, le Président Thabo Mbeki a réitéré l’urgence d’une réponse africaine face aux crises que connaissent le Congo et le continent, appelant à une responsabilité collective des États, des sociétés civiles et des organisations multilatérales.
La séance s’est terminée par l’adoption d’une feuille de route, la planification d’un dialogue intermédiaire avant la troisième édition, et la confirmation du rôle prépondérant de la Fondation Thabo Mbeki dans la recherche de solutions africaines, avec une attention particulière portée à la stabilité en République Démocratique du Congo et à la gouvernance inclusive.
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