Africa-Press – Congo Kinshasa. Le groupe d’experts de l’ONU a publié jeudi, son rapport qui met en lumière la participation de Kigali dans la guerre qui sévit dans l’est de la RDC, notamment dans les provinces du Nord et Sud-Kivu. Le document démontre noir sur blanc, les crimes commis par l’armée rwandaise et toutes les exactions dont sont victimes les populations civiles congolaises.
Le document repertorie les pillages de ressources naturelles ainsi que les actes de barbarie commis dans les zones sous occupation. Face au chaos semé par les hommes de Kagame, les délégués de l’ONU ont unanimement opté pour la suspension temporaire des exportations d’équipements militaires vers le Rwanda. « Les experts des Nations unies encouragent ainsi la suspension temporaire des exportations d’équipements militaires vers Kigali en raison de violations systématiques et flagrantes de l’embargo sur les armes qui sont ensuite utilisées dans les deux Kivu », tranche le rapport.
La plupart des armes utilisées dans les conflits militaires en RDC proviennent et sont fournies directement par le Rwanda. Les dirigeants de Kigali sont aujourd’hui à la base de la prolifération et la circulation massive des munitions dans l’est du Congo. Par ailleurs, les experts certifient que le pouvoir rwandais considère l’ancien président de la CENI, Corneille Nangaa, comme une marionnette utilisée pour évincer les autorités en place dans la capitale congolaise. Kigali s’accroche sur le prétexte selon lequel la crise interne divise les populations en RDC. Cette situation sape en effet les efforts de rétablissement de la paix et de la sécurité au centre de l’Afrique et dans la région des Grands lacs.
La progression de l’AFC-M23 à Lubero stoppée par l’UPDF
Le rapport révèle que la progression de la coalition militaire AFC-M23 a été stoppée à Lubero, par les forces ougandaises qui sont déployées en RDC, non pas avec un mandat de défense, mais pour protéger leurs intérêts. « Le gouvernement de l’Ouganda a publiquement justifié sa position défensive pour protéger sa sécurité et ses intérêts économiques » , avait déclaré le président Yoheweri Museveni.
Depuis le mois de février, la présence des militaires ougandais a doublé, voire triplé sur le sol congolais. Il est passé de 1000 à plus de 3000 hommes déployés notamment à Lubero, au Nord-Kivu, à Mahagi et à Djugu en Ituri. Cependant, la partie congolaise n’a été saisie de ce déploiement qui table autour de 2000 soldats. Pendant ce temps, sur le terrain, aucun résultat escompté n’a été enregistré.
En dépit des opérations menées conjointement par les FARDC et l’UPDF pour contenir les atrocités qui endeuillent les provinces de l’est de la RDC, des dizaines de civils sont tués tous les jours à Djugu et à Mahagi, des centaines de femmes violées et plusieurs lieux de prière profanés. À en croire les experts de l’ONU, les soldats ougandais auraient même des accointances avec l’AFC-M23. « L’UPDF a empêché récemment les forces de l’AFC-M23 de progresser vers Kisangani par la négociation, et non pas par une confrontation armée, ligne conforme à la position de l’Ouganda de protéger ses intérêts », ont affirmé les enquêteurs onusiens.
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