Africa-Press – Congo Kinshasa. Habitué aux clashs, Jean-Pierre Bemba affirme avoir reçu d’un chef de l’État africain des preuves accablantes sur la richesse colossale que détiendrait Joseph Kabila, estimée à 7 milliards de dollars. Le vice-Premier ministre des Transports l’a révélé lundi, sur Top Congo, dénonçant un vaste système d’enrichissement occulte, alimenté, selon lui, par des accords troubles entre le président de la République honoraire et des groupes rebelles.
Le leader du MLC a certifié que cette manne financière serait le fruit d’un projet de déstabilisation à grande échelle impliquant l’infiltration des Forces armées par des éléments venus de l’étranger. De plus, l’allié de Tshisekedi ajoute que le chef de file du PPRD, qu’il qualifie « d’imposteur », aurait orchestré l’intégration des combattants étrangers au sein de l’armée nationale.
À travers les rébellions du CNDP puis du M23, a-t-il fait savoir, des dizaines de combattants rwandophones auraient été enrôlés sous couvert du processus de paix, affaiblissant durablement les FARDC. Selon Bemba, cette stratégie a permis de canaliser jusqu’à 66 millions de dollars par mois, pendant 18 ans, vers l’effort de guerre de Kigali. Ce mécanisme aurait ainsi permis de transformer le Kivu en zone d’influence étrangère tout en consolidant le pouvoir du régime d’alors.
Le CNDP et le M23, des outils de manipulation politique
Le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), puis sa version postérieure, le M23, auraient servi de Cheval de Troie dans la refonte des forces de sécurité congolaises. Officiellement, ces groupes étaient censés défendre certaines communautés vulnérables. En réalité, dit-il, ils ont été accusés de nombreuses violations, de massacres et de pillages, notamment dans l’est du pays.
L’intégration de ces milices au sein de l’armée, validée par les accords de 2009 à Goma, a plongé les institutions militaires dans une instabilité chronique. Pour l’ancien ministre de la Défense, ces choix politiques ont favorisé la pénétration de réseaux extérieurs dans l’appareil sécuritaire congolais.
Kabila à Goma, des soupçons ressurgissent
La présence du sénateur à vie au Nord-Kivu, alors que le M23 poursuit son offensive, ne fait qu’alimenter les spéculations. Le timing de sa visite, combiné aux allégations de Bemba, fait resurgir le spectre d’un système de collusion jamais démantelé.
En évoquant une fortune de plusieurs milliards de dollars et une implication dans la désorganisation des institutions étatiques, Jean-Pierre Bemba alerte que ces réseaux d’influence sont toujours actifs dans les coulisses du pouvoir congolais. En réaction, certains caciques du pouvoir passé se moquent de Bemba qui, selon eux, jouent le rôle de bouche trouée du régime, incapable d’apporter la moindre preuve de ses allégations. En plus, ils s’étonnent qu’il n’ait jamais été en mesure de défaire le système imaginaire auquel il fait allusion, alors qu’il était ministre de la Défense.
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