Africa-Press – Congo Kinshasa. Dans la province du Lualaba, alors que la Vice-gouverneur Fifi Masuka avait violemment accusé son titulaire Richard Muyej de tous les maux, elle même semble avoir été pris la main dans le sac. En effet, des informations obtenues des sources proches de la Division provinciale des Mines, du ministère provincial des Mines et du Service d’assistance et d’encadrement de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle (SAEMAPE) du Lualaba, attestent que l‘autorisation d’exploiter frauduleusement le périmètre de Kimbalasani aurait été accordée à la société Comibakat (Coopérative minière pour le bien-être des artisanaux du Katanga) par Mme Fifi Masuka depuis le 30 avril 2021.
Mais nos sources renseignent que depuis lors Comibakat n’a jamais payé la redevance minière. Pourtant, selon l’article 4 alinéa 3 de l’arrêté ministériel N°0596/CAB.Min/Mines/01/2013 du 05 octobre 2013 portant agrément de la Comibakat au titre de coopérative minière, signé par l’ancien Ministre Martin Kabwelulu, il est clairement indiqué que, Comibakat est tenue de s’acquitter de ses impôts et taxes, conformément aux dispositions légales et réglementaires en vigueur en République démocratique du Congo.
A en croire l’arrêté dont il est question, la société Combikat ne peut effectuer les travaux d’exploitation artisanales que, dans une zone d’exploitation artisanale (ZEA) à lui attribuer. Elle peut aussi, selon l’article 3 du même arrêté, solliciter un permis de recherche. L’article 5 précise que, l’agrément peut être retiré à la Comibakat, en cas de violation des dispositions des articles 2 et 3 évoqués ci-haut.
Illégalité
En rapport avec cette situation, le Service d’assistance et d’encadrement de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle (SAEMAPE) aurait écrit à Mme la Vice-gouverneur Fifi Masuka, pour dénoncer l’exploitation illégale de Comibakat, qui exerce non seulement sans document légal, mais a également difficile à produire les documents qui la lient aux responsables du périmètre sous exploitation.
Au contraire poursuivent nos sources, Mme Fifi Masuka se serait oposée aux responsables du SAEMAPE et aurait demandé que tous les rapports d’activités lui soient directement adressés plutôt qu’au ministère provincial et à la Division provinciale des Mines.
Vol qualifié et complicité ?
Selon les experts qui évoquent les données des services compétents citées par nos sources, 42.000 camions des minerais ont échappé au contrôle officiel et occasionné un manque à gagner au trésor public.
En plus de la localité de Kimbalasani, nos sources affirment que la Vice-gouverneur Fifi Masuka aurait aussi permis à la société Comibakat, de s’installer dans neuf autres sites où la fraude minière serait entretenue.
Les investigations auraient permis de découvrir que l’autorité provinciale serait la présidente de Comibakat, selon certains documents découverts par les investigateurs (voir statuts et procès-verbal de désignation en fac simulé). En outre, la société Comibakat serait actuellement placée sous la responsabilité d’un certain Alain Kapupa Izamba, qui serait proche de Mme le Vice-gouverneur.
A savoir
Créée en 2012 pour encadrer les exploitants miniers artisanaux, Comibakat avait, après avoir obtenu son agrément en 2013 des mains du ministre Martin Kabwelulu, sollicité et obtenu de Mme la Vice-gouverneur Fifi Masuka, l’autorisation de travailler dans le périmètre de Kimbalasani. Mais selon des informations recueillies des sources concordantes, le même périmètre avait déjà été concédé à une autre société, dénommée Boss Mining.
De tout ce qui précède, des voix s’élèvent pour dénoncer l’implication d’un fonctionnaire de l’État, de surcroît Vice-gouverneur, dans la gestion de l’exploitation minière de la province. Une manière d’entretenir la contrebande et à saigner à blanc les finances de la province et partant, du pays tout entier.
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