Africa-Press – Congo Kinshasa. Deux semaines d’attente, de tractations en coulisses et de rumeurs à foison… pour en arriver là. Le très attendu Gouvernement Suminwa 2, dévoilé vendredi 8 août 2025, était annoncé comme un tournant décisif. Il s’avère finalement être une reconduction quasi intégrale du précédent, laissant un goût amer dans l’opinion publique.
Des attentes fortes dans un pays sous pression
Depuis la promesse du Président Félix Tshisekedi, fin juillet, de « remodeler » l’équipe gouvernementale, Kinshasa bruissait de noms et d’hypothèses.
La population attendait un gouvernement de combat, capable de relever les défis urgents: redresser une économie exsangue, restaurer la sécurité à l’Est et consolider l’unité nationale face à l’agression étrangère.
Les mêmes visages… à de nouveaux sièges
La liste publiée par la Présidence affiche une reconduction à 98 % de l’Union sacrée.
Les mêmes figures sont maintenues ou simplement déplacées d’un ministère à un autre.
Les nouvelles entrées se comptent sur les doigts d’une main et ne traduisent aucun virage politique notable.
Résultat: pas de surprise, pas de rupture, pas de souffle nouveau.
Zéro ouverture vers l’opposition réelle
Les appels à un gouvernement d’unité nationale sont restés lettre morte. Aucun opposant majeur n’a été intégré.
Le pouvoir a choisi de se resserrer autour de son cercle proche, confirmant une gestion interne centrée sur l’équilibre des forces au sein de l’Union sacrée, plutôt que sur l’efficacité et l’inclusivité.
Les oubliés de la première ligne…
Plus surprenant encore, certaines figures de l’Union sacrée, restées fidèles au régime depuis les premiers jours, se retrouvent totalement écartées.
Steve Mbikayi Mabuluki, orateur infatigable qui n’a cessé de défendre le régime sur toutes les tribunes ; Justin Bitakwira, mobilisateur de terrain et soutien actif des wazalendo face à l’ennemi, n’ont reçu aucun portefeuille.
Pendant ce temps, certains responsables restés silencieux dans les moments critiques héritent de ministères stratégiques.
Une opération cosmétique?
Dans les rues de Kinshasa, la phrase qui revient est simple: « Tout ça pour ça? »
Beaucoup y voient un exercice d’équilibrisme politique plutôt qu’une refonte stratégique.
Les priorités nationales – flambée des prix, infrastructures délabrées, insécurité persistante à l’Est, tensions diplomatiques – demeurent entières.
Avec presque les mêmes acteurs aux commandes, la question reste pendante: comment espérer des résultats différents sans changer l’équipe?
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