Africa-Press – Congo Kinshasa. Une série d’interpellations nocturnes a plongé Kinshasa dans la confusion. Que s’est-il réellement passé dans la nuit du 8 au 9 juillet? Pourquoi le général Christian Tshiwewe, ancien chef d’état-major général des FARDC, est-il brusquement placé en résidence surveillée, sa maison encerclée par des militaires en armes? Et pourquoi maintenant?
Depuis ces événements, aucune communication officielle n’a été rendue publique. Pourtant, les rumeurs vont bon train: tentative de coup d’État avortée, purge préventive dans l’armée, ou enquête administrative habilement orchestrée? Personne ne semble pouvoir trancher.
Les faits rapportés sont troublants. Il est question d’interpellations menées dès 3 heures du matin, à commencer par celle du général Maurice Nyembo. D’autres officiers auraient également été interpellés, suggérant une possible structure parallèle au sein de l’armée, ou du moins, une coordination suspecte.
Mais ce qui intrigue le plus, c’est l’absence de réaction officielle. Pourquoi ce silence? Si tentative de putsch il y a eu, pourquoi ne pas l’annoncer haut et fort, comme une victoire sécuritaire? S’il s’agit simplement d’une enquête disciplinaire ou financière visant Tshiwewe, pourquoi tant de discrétion et un dispositif militaire digne d’une menace nationale?
Des voix proches du pouvoir évoquent une procédure interne liée à la gestion de certains fonds ou à des dossiers classifiés mal gérés. D’autres, plus prudentes, parlent de soupçons de collusion avec des forces hostiles à la République, voire de velléités de saper la stabilité institutionnelle depuis l’intérieur.
Mais dans l’opinion, le doute s’installe: Est-on en train d’étouffer une véritable tentative de déstabilisation? Ou assiste-t-on à une manœuvre politique en coulisses, destinée à neutraliser des figures militaires influentes? La récente tension régionale avec le Rwanda, les violences persistantes dans l’Est, et les négociations diplomatiques en cours pourraient-elles avoir un lien avec ce « nettoyage » silencieux?
Ce climat d’incertitude survient dans un contexte régional explosif, alors que la RDC tente de contenir l’avancée du M23, tout en négociant des accords de paix. L’armée congolaise, déjà mise à rude épreuve, peut-elle supporter un choc interne? La sécurité nationale est-elle fragilisée par ses propres hommes?
Les jours qui viennent seront décisifs. Un démenti ou une clarification s’impose de la part du gouvernement, faute de quoi les suspicions continueront d’enfler, risquant d’éroder encore davantage la confiance entre les institutions, l’armée et la population. Alors, simple enquête? Réelle menace déjouée? Ou début d’un nouveau chapitre dans les luttes de pouvoir à Kinshasa? Pour l’instant, le mystère reste entier.
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