« La question de la Congolité a été déjà vidée de toute substance par la Constitution » (Francine Muyumba)

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« La question de la Congolité a été déjà vidée de toute substance par la Constitution » (Francine Muyumba)
« La question de la Congolité a été déjà vidée de toute substance par la Constitution » (Francine Muyumba)

Africa-Press – Congo Kinshasa. Alors que l’ancien candidat à la présidentielle de 2018, Noël Tshiani, encourage les députés nationaux à adopter sa proposition de loi réservant les fonctions de souveraineté aux « Congolais de père et de mère pour éviter des conflits d’intérêt au sommet de l’Etat et protéger la souveraineté nationale », la sénatrice Francine Muyumba affirme, quant à elle, que « la question de la Congolité a déjà été vidée de toute substance par la Constitution ».

Ce texte endossé à l’Assemblée nationale par le député Nsingi Pululu divise la classe politique. Si certains partisans du président Félix Tshisekedi sont favorables à son adoption par la représentation nationale, à l’opposition, par contre, on le juge « discriminatoire ». D’aucuns estiment qu’il s’agit d’une initiative visant à écarter particulièrement Moïse Katumbi de la course à la présidentielle.

Selon l’article 24 de la proposition de loi Tshiani, « pour des raisons de loyauté et de fidélité à la nation congolaise, l’exercice de la fonction du président de la République, du président de l’Assemblée nationale et celui du Sénat, n’est réservée qu’aux seuls congolais nés de père et mère ».

Dans sa réaction, la sénatrice Francine Muyumba a rappelé que « la question de la Congolité a déjà été vidée de toute substance par la Constitution congolaise ».

L’ancienne présidente de l’Union panafricaine de la jeunesse regrette la réactivation de ce texte « à chaque période électorale pour distraire et désorienter la population des réels problèmes qu’elle traverse ».

Pour l’élue du FCC, il est crucial de mettre un terme à la crise identitaire qui prend des proportions inquiétantes en République démocratique du Congo. « Notre priorité doit être de résoudre les véritables problèmes des Congolais », a-t-elle interpellé.

« Les dirigeants doivent agir avec efficacité pour répondre aux défis que le pays affronte, plutôt que de chercher à diviser les Congolais. Nous devons mettre fin à la manipulation de l’opinion publique à des fins politiques égoïstes. Tous les Congolais ont le droit de vivre ensemble en paix, conformément à la Constitution », a indiqué Francine Muyumba.

« Nous avons besoin de la paix »

Le débat autour de la nationalité d’une certaine catégorie de « Congolais » revient au moment où la RDC est victime de l’agression rwandaise. Dans ce contexte, Muyumba laisse entendre que le pays a besoin de paix, de stabilité et de développement pour répondre aux besoins de tous les Congolais.

« Nous avons besoin de dirigeants qui défendent la nation congolaise et qui améliorent les conditions sociales des populations », a-t-il dit, mettant en garde les vrais commanditaires de « cette crise, ceux qui cachent l’arbre derrière la forêt ».

« Certains d’entre eux ont des doubles, voire triple nationalité, ce qui constitue une violation de notre Constitution, et ils commandent même nos institutions », a-t-elle dénoncé, tout en se demandant : « ne devrait-on pas exiger leur démission en premier lieu ? ».

Francine Muyumba appelle cependant les uns et les autres à se concentrer sur l’essentiel, qui est « la vie de nos populations ».

La proposition de loi Tshiani interdit également ceux qui sont nés d’un seul parent congolais d’occuper les fonctions de « Premier Ministre ; président de la Cour constitutionnelle ; de procureur général près la Cour constitutionnelle ; de premier président de la Cour de cassation ; de procureur général près la Cour de cassation ; de premier président du Conseil d’Etat; de procureur général près le Conseil d’Etat; d’administrateur général de l’Agence nationale des renseignements ; de directeur général de la Direction générale de migration et tous les généraux des Forces armées et de la Police nationale congolaise.

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