L’Accord de Washington: un pas Stratégique pour la Paix

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L’Accord de Washington: un pas Stratégique pour la Paix
L’Accord de Washington: un pas Stratégique pour la Paix

Africa-Press – Congo Kinshasa. Un mot suffit au sage – et ce mot, dans le contexte de l’Accord de Washington, est « réalisme ». Alors que certains détracteurs, mus par des ambitions personnelles plutôt que par l’intérêt national, s’acharnent à critiquer cet accord sans proposer d’alternative viable, le gouvernement congolais a fait le choix courageux d’une solution pragmatique pour stabiliser l’Est du pays.

L’Accord de Washington représente une avancée stratégique. Il est utile de dénoncer la mauvaise foi de ceux qui préfèrent le chaos à la paix pour servir leurs ambitions politiques. Contrairement aux allégations infondées, cet accord ne constitue pas une atteinte à la souveraineté congolaise, mais bien un mécanisme pour la renforcer en obtenant l’engagement formel du Rwanda à cesser son soutien au RDF/M23.

Le fait de placer le processus sous supervision internationale, la RDC a sécurisé des garanties inédites. Les rapports de l’ONU confirment que cette approche multilatérale a permis de réduire significativement les violences dans l’Est, là où les solutions purement militaires avaient échoué depuis des décennies. Les opposants à l’accord se complaisent dans une rhétorique nationaliste creuse.

Mais aucun n’a été capable de formuler une stratégie alternative crédible. Leur seul objectif? Profiter de l’instabilité pour accéder au pouvoir, quitte à sacrifier des milliers de vies congolaises. Rappelons que ce sont ces mêmes factions qui, en 2012, avaient laissé tomber Goma par calcul politique, alors qu’ils détenaient des responsabilités gouvernementales. Il faut parfois avoir le courage des choix difficiles.

La responsabilité exige qu’un dirigeant prenne parfois des décisions impopulaires pour préserver l’État. Le gouvernement actuel a fait ce choix difficile: accepter un compromis négocié plutôt que de poursuivre une guerre sans fin qui épuise le pays. Contrairement aux donneurs de leçons, il assume ses responsabilités face à l’histoire. Les traités, même imparfaits, sont préférables à l’état de guerre.

Ceux qui rejettent l’Accord de Washington au nom d’un purisme idéologique devraient expliquer aux familles de l’Est pourquoi elles doivent continuer à souffrir pour satisfaire leur ego politique. Certaines figures politiques et militaires, dont plusieurs ont collaboré par le passé avec des groupes armés, mènent aujourd’hui une campagne virulente contre l’accord signé le 27 juin 2025 à Washington. Leur but?

Masquer leurs propres turpitudes et se repositionner comme « défenseurs de la nation ». Pourtant, leur bilan parle pour eux. En 2012, leur gestion calamiteuse a conduit à la chute de Goma et en 2025, ils n’ont toujours aucune solution à proposer, sinon un bellicisme irresponsable. Alors que la RDC a besoin de penseurs engagés pour construire une paix durable, une partie de l’intelligentsia se contente de critiques stériles.

Où sont leurs contre-propositions? Leur absence de vision trahit soit une lâcheté intellectuelle, soit une complicité avec les fauteurs de trouble. Il faut renforcer les mécanismes de suivi, auditer régulièrement la mise en œuvre par le Rwanda, avec des sanctions claires en cas de violation et impliquer la société civile congolaise dans le processus pour garantir transparence et redevabilité. Il faut isoler les fauteurs de trouble.

Sanctionner politiquement ceux qui sabotent la paix pour des ambitions personnelles, rétablir la vérité historique sur les responsabilités dans les précédentes tragédies. « Un mot suffit au sage » – et ce mot est « patriotisme ». Alors que certains jouent avec le feu en instrumentalisant la souffrance des Congolais, le gouvernement a choisi la voie difficile mais responsable de la paix. Faire la paix, ce n’est pas oublier, c’est regarder l’avenir plutôt que le passé. La paix se construit par la raison, non par les slogans.

TEDDY MFITU, Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR

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