Africa-Press – Congo Kinshasa. Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe, appelle à l’union sacrée de tous les Congolais face à l’agression rwandaise dans l’est du pays.« Aucun Congolais, quel que soit son camp politique, ne peut avoir une attitude ambiguë ou tolérer la présence d’un seul soldat rwandais sur notre sol », a-t-il déclaré lors de son passage dans l’émission Kivu ya Biso, diffusée sur la RTNC le mercredi 29 octobre 2025.
Pour le ministre de la Communication et médias, la question sécuritaire dans l’est du pays ne devrait souffrir d’aucune divergence politique.« Dites-moi s’il existe un seul Congolais, vraiment Congolais dans l’âme, qui puisse accepter ou tolérer la présence des troupes rwandaises sur notre sol », a-t-il martelé, avant de dénoncer avec force ceux qui cherchent à relativiser cette réalité.
« Ceux qui trouvent des bémols sont des traîtres. Et c’est sans appel. Parce que ce n’est pas une question de Tshisekedi. N’oubliez pas que cette guerre est récurrente », a-t-il précisé.
Muyaya a rappelé que le conflit dans l’est de la RDC trouve ses racines dans les conséquences du génocide rwandais de 1994 et les guerres à répétition qu’il a engendrées.
Depuis l’AFDL jusqu’au M23, dit-il, Kigali n’a cessé de soutenir des mouvements rebelles déstabilisateurs. « Quel Congolais peut accepter qu’un seul centimètre de son territoire soit occupé, indépendamment de celui qui est au pouvoir? Parce que le président Tshisekedi et nous, nous passerons. Nous avons hérité de cette guerre et nous voulons la finir ».
D’un air déterminé, « l’homme du nouveau narratif » a insisté sur la responsabilité collective des Congolais dans la défense de la souveraineté nationale. Pour lui, il ne s’agit plus seulement d’un enjeu militaire, mais d’un devoir patriotique partagé par toutes les forces vives de la nation. Cette posture, répète-y-il, doit transcender les clivages politiques et idéologiques afin de protéger la dignité du pays.
Le porte-parole du gouvernement a également abordé la question sur un éventuel dialogue national, souvent évoqué par certains acteurs politiques. Il a tenu à clarifier la position du chef de l’État:« Le président Félix Tshisekedi n’a jamais dit qu’il ne devait pas organiser de dialogue. Mais on ne fera pas de dialogue avec les complices de ceux qui nous agressent, avec ceux qui ne sont pas en mesure de nommer le mal », a-t-il tranché.
Pour Muyaya, l’urgence demeure la restauration de la paix et la stabilité dans les zones affectées par les violences.« La priorité, c’est de défendre notre souveraineté et d’assurer que les enfants de ceux avec qui je travaille, nés à Goma, ne connaissent pas ce que leurs parents ont connu », a-t-il martelé, appelant ainsi à un engagement collectif pour un avenir apaisé.
Un message d’unité et d’espoir face à la guerre
Au-delà du discours de fermeté, Patrick Muyaya a tenu à insuffler un message d’espoir et de mobilisation nationale. Il a salué les initiatives diplomatiques internationales qui s’efforcent de ramener la paix dans la région des Grands Lacs, particulièrement l’organisation de la Conférence de Paris sur la paix et la situation humanitaire.
Cette rencontre, soutenue par le président français Emmanuel Macron, représente une avancée importante dans la mobilisation mondiale face à la crise humanitaire persistante en République démocratique du Congo. Elle constitue également un espace de dialogue pour réaffirmer la nécessité d’une solution durable et inclusive à la crise régionale.
Ce forum permettra non seulement de sensibiliser la communauté internationale sur la gravité de la situation humanitaire, mais aussi de renforcer les discussions sur la sécurité régionale et la stabilité économique, a-t-il ajouté.
Muyaya a également annoncé la participation à cette conférence du conseiller principal du président américain pour l’Afrique, Massad Boulos, soulignant ainsi l’intérêt croissant des États-Unis pour la situation sécuritaire dans la région.
Selon lui, cette initiative s’inscrit dans la continuité des efforts entrepris à Washington pour relancer un cadre d’intégration économique régionale.« Ce cadre économique est le complément naturel des engagements politiques pour la paix », a-t-il conclu, tout en pressant les partenaires internationaux à accompagner la RDC dans sa quête de stabilité et de prospérité.
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