Paul René Lohata: “Il n’y aurait pas eu le 4 janvier sans Patrice Emery Lumumba”

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Paul René Lohata:
Paul René Lohata: "Il n’y aurait pas eu le 4 janvier sans Patrice Emery Lumumba"

Africa-Press – Congo Kinshasa. Il n’y aurait pas eu le 4 janvier sans Patrice Emery Lumumba. Au retour d’Accra, pour répondre à l’invitation de Nkwame Nkrumah, Patrice Emery Lumumba organisa sur l’actuelle Place des Artistes (Rond Point Victoire) un meeting populaire en guise de restitution.

Pour la première fois, il parla à la fois de l’indépendance immédiate et totale, au sens double : indépendance de tout le Congo et non de quelques provinces comme le voulaient Kasavubu et Tshombe, mais encore indépendance à la fois politique et économique.

Quelle lucidité et sagacité rationnelles. La bombe est lâchée. L’indépendance est un droit et non un cadeau que les belges offriraient aux congolais. Il récolta un succès fou à Kinshasa, au Congo et en Afrique et dans le monde libre. C’est pour répondre à Lumumba, selon le grand historien congolais Isidore Ndaywel, que les Bakongo poussèrent Kasavubu à organiser aussi un meeting, en regrettant qu’un non originaire du Bas-Congo ait récolté un succès fou chez eux.

Le 4 janvier sera choisi de même que la Place de YMCA devenue Place de l’indépendance à Matonge comme lieu de rencontre. Démocrate, Lumumba décida d’y aller suivre le discours de son frère Kasavubu. Au grand matin de ce grand jour, Mobutu le conduisit en le transportant sur le vélo au lieu du rendez-vous avec l’Histoire.

Entrain de prendre sa bière Polar, aujourd’hui Skol, il assista aux plaintes des partisans de l’Abako rentrés déçus du Stade où l’équipe congolaise V. Club était sérieusement battue, regrettant que les autorités belges aient annulé leur manifestation.

C’est alors que le grand nationaliste (voir P. Biyoya ou Jean-Marie Kassamba) se leva et s’adressa aux congolais de l’Abako en ces termes : « Prenez-vous en charge. Vous êtes chez vous et n’attendez pas que des étrangers belges viennent de 6.000 km pour vous autoriser à tenir des rassemblements ».

Il contredit là le discours de Kasavubu, demandant aux congolais de l’Abako de se disperser et de repartir chacun chez lui, les Belges ayant interdit la rencontre.

Ils donnèrent raison à Lumumba et se mirent à se venger contre les envahisseurs en utilisant la violence de résistance légitime. Lumumba rentra chez lui pour dénoncer, en utilisant la presse, les agissements des belges au Congo.

La répression des colonisateurs fut sans pitié et tua une cinquantaine de résistants congolais. C’est le début de l’histoire irrésistible dont le Maître a prévue en ces termes : « l’Histoire congolaise ou africaine sera écrite par les congolais et les africains et non par les pays colonisateurs ».

Qu’avons-nous fait du Congo de Lumumba ?

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