Processus électoral : inexpérience, opacité, corruption, fraude, Lamuka dévoile son monitoring relatif à l’évolution des opérations en cours

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Processus électoral : inexpérience, opacité, corruption, fraude, Lamuka dévoile son monitoring relatif à l’évolution des opérations en cours
Processus électoral : inexpérience, opacité, corruption, fraude, Lamuka dévoile son monitoring relatif à l’évolution des opérations en cours

Africa-Press – Congo Kinshasa. La coalition politique Lamuka vient de rendre public son travail de monitoring relatif à l’évolution des opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs conduite par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) en vue de l’organisation des élections prévues en décembre 2023.

Un travail mené par la Commission de suivi, de surveillance des opérations électorales et de lutte contre la fraude électorale «CSOL/Lamuka», une structure de cette famille politique qui, dans un document de 13 pages, a pu retracer les faiblesses rencontrées lors de ces opérations dans les provinces de l’AO1 dont, Kinshasa, Kwilu, Kongo-Central, Maï-Ndombe, Kwango, Nord-Ubangi, Sud-Ubangi et Équateur.

“ Vu l’opacité qui caractérise la CENI de monsieur KADIMA, malgré notre demande d’accréditation des témoins adressée à la CENI en date du 22 décembre 2022, qui est restée sans réponse, votre commission

s’est battue pour obtenir les différents indicateurs qui vont nous permettre de comprendre tant soit peu les faiblesses, mais aussi la logique obscure de la CENI”, peut-on lire dans ce document.

Lamuka dénonce la non ouverture, pour des raisons inexpliquées, de certains centre d’enrôlement dans certaines provinces, l’enrôlement massif des étrangers, notamment centrafricains notamment dans la province du Nord-Ubangi, le retard dans le déploiement des agents de la CENI dans certains centre de la province du Kwango, le dysfonctionnement de matériels électoraux, notamment dans le Maï-Ndombe, l’insuffisance de kits électoraux dans la province du Kongo-Central, pour ne citer que ceux-là.

Se livrant à une études comparatives de nombres d’enrôlés dans chaque province de cette aire opérationnelle, cette coalition politique de la résistance constate ce qui suit :

a. Une augmentation spectaculaire du nombre des centres pour l’espace Grand-Kasaï (Kasaï 327%, Kasaï-Central 67%, Lomami 64%), dont le Président Félix Tshisekedi est originaire.

b. Aucune augmentation significative pour la province du Kwilu

0,01%.

c. Un grand changement sur la configuration du nombre des enrôlés et par conséquent des sièges au niveau de l’Assemblée nationale. La province du Kasaï connaît un accroissement de 327% de sa population enrôlée, alors que la province du Kwilu 0,0001% garde sa population enrôlée stable.

d. La province du Kwilu perd 8 sièges, passe de 29 en 2017 à 21sièges en 2022. Alors que la province du Kasaï multiplie ses sièges par 3, passant de 19 à 58 sièges au niveau national. Pour conclure, si la province du Kwilu perd 28 % de ses sièges, le Grand-Kasaï gagne 57 % paradoxalement le double des sièges perdus par la province du Kwilu ; passant de 127 sièges à 2022 contre 81 en 2017.

e. Le Grand-Bandundu (Kwilu, Kwango, Maïndombe) paye le prix de sa résistance au régime actuel de Kinshasa en perdant finalement au total 7 sièges ; ayant 53 sièges en 2018, le nombre des ses sièges est estimé à 47 pour 2023. Tel est donc le décor planté pour les élections de décembre 2023.

Lamuka constate que la majorité du personnel de la centrale électorale affectée à ces opérations sont impayés. Situation qui pousse certains à plonger dans le monnayage de services auprès de la pauvre population. Au delà de ça, cette formation politique parle de l’inexpérience de certains, chose qui découlerait de non-respect des résultats de concours de sélection des candidats avec comme conséquence, des longues files d’attente.

Il fustige «l’opacité de la CENI vis-à-vis des partis politiques de la résistance », quant à l’accès libre à l’information. Ce qui pousse cette coalition à douter de la transparence, de la crédibilité et de la partialité dans l’organisation des élections à venir. Autres maux constatés, la corruption dans certains centres et ainsi que l’opacité totale et délibérée quant à l’accès aux données, l’incertitude, doutes et suspicions quand au nombre des kits affectés dans différents centre contrairement à ce qui était prévu.

“ D’après les chiffres prévisionnels de la CENI sur 18 694 542 d’enrôlés prévus, à la date du 23 janvier 2023, l’aire géographique AO1 compterait 7 910 679 enrôlés, soit 37,7%”, révèle ce monitoring de Lamuka.

D’où quelques recommandations notamment, faire l’audit indépendant sur le nombre des kits distribués par rapport à ceux prévus, la présence des témoins des partis politiques dès l’enrôlement dans la 2ème aire dans le but de garantir la transparence des opérations dans les aires géographiques AO2 et AO3.

Lamuka estime qu’il faudrait plutôt 3 mois de délai additionnel pour l’enrôlement, au lieu de 25 jours qu’il trouve insuffisant car selon cette formation politique, cela risquerait d’amener en dessous du seuil estimé, les nombres de personnes enrôlées avec comme conséquence une réduction du nombre des sièges dans l’aire AO1.

En définitive, la commission de suivi, de surveillance des opérations électorales et de lutte contre la fraude électorale de Lamuka exige aussi la mise en place d’une commission d’enquêtes mixte et paritaire composée de la Justice, la société civile, la résistance et la CENI afin de tirer au claire les situations liées aux matériels et cartes d’électeurs découverts aux mains des particuliers ; l’enrôlement des étrangers, la requalification de la CENI et de toutes les institutions régaliennes liées au processus électoral pour espérer une organisation d’élections libres, crédibles, transparentes, démocratiques et impartiales.

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