Processus électoral: pour l’opposition, l’opacité de l’audit du fichier de la Ceni “est une preuve supplémentaire de la planification et l’exécution de la fraude” électoral

2
Processus électoral: pour l'opposition, l'opacité de l'audit du fichier de la Ceni
Processus électoral: pour l'opposition, l'opacité de l'audit du fichier de la Ceni "est une preuve supplémentaire de la planification et l’exécution de la fraude" électoral

Africa-Press – Congo Kinshasa. Le processus électoral en cours en République Démocratique du Congo est loin de faire l’unanimité. Dans un communiqué de presse publié ce mardi 29 mai 2023, quatre candidats déclarés à la présidentielle de 2023 ont évoqué un « chaos » programmé par le régime en place à travers le processus électoral en cours qui, selon eux, est « mal engagé ».

Dans ce communiqué, Moïse Katumbi de Ensemble pour la République, Martin Fayulu de Ecidé, Matata Mponyo de LGD et Delly Sesanga de Envol ont rappelé leur détermination à avoir des élections crédibles.

« Continuons d’exiger des élections crédibles, c’est-à-dire transparentes, impartiales, inclusives et apaisées, conformément à la Constitution de la République. Nous rappelons que depuis plusieurs années, nous n’avons eu de cesse d’alerter l’opinion nationale et internationale que le processus électoral 2023 est mal engagé. Ce processus évolue dans le cadre d’un chaos programmé. Toutes les institutions ayant trait à l’organisation des élections et à la proclamation des résultats, la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) et la Cour Constitutionnelle sont politisées et gérées par les membres d’une même famille politique » écrivent ces opposants au pouvoir de Félix Tshisekedi.

Ces candidats déclarés à la présidentielle évoquent la loi organique portant organisation et fonctionnement de la CENI, la loi électorale, la nomination des juges de la Cour constitutionnelle et la désignation des animateurs des organes de la CENI. Selon eux, le passage en force s’accentue avec la programmation à l’Assemblée nationale de l’examen et l’adoption du projet de loi sur la répartition des sièges, qui selon eux est une volonté manifeste du pouvoir en place de matérialiser la fraude électorale à grande échelle qu’ils ne cessent de décrier.

« D’aucuns pensaient que la CENI, avec toutes les contestations qui ont émaillé sa constitution, pouvait surprendre positivement les Congolais en cherchant à organiser les élections en toute impartialité, conformément à l’article 21 de la Constitution. Mais, la première étape des opérations de la CENI; l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs à laquelle nous avons participé, s’est déroulée dans l’opacité la plus totale. C’est une preuve supplémentaire de la planification et l’exécution de la fraude. L’obstination du régime Tshisekedi de présenter la loi sur la répartition des sièges sur la base de ce fichier corrompu sans audit par un tiers de confiance est une escalade dans la voie de la mise en œuvre du plan de fraude. Cette entreprise funeste vide le pacte républicain de Sun-City de toute sa substance, » font remarquer les quatre candidats présidents.

Ces derniers exigent que la CENI fasse la lumière sur l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs qu’elle a menés, en se soumettant au principe préalable de l’audit externe et indépendant du fichier électoral, par un cabinet international crédible et réputé en la matière.

« Nous n’avons pas été entendus ! La seule réponse que nous avons reçue, c’est la détermination de l’Union sacrée à opérer un passage en force par la CENI qui a envoyé ses statistiques fabriquées au gouvernement, en vue de la préparation du projet de loi sur la répartition des sièges, transmis en urgence, comme dans un jeu de cache-cache à l’Assemblée nationale qui l’a aussitôt alignée pour expédition. La CENI a ainsi démontré à la face du monde qu’elle n’a qu’une seule mission, à savoir : organiser la fraude électorale en faveur M. Félix Tshisekedi et lui donner, tout aussi frauduleusement, une majorité parlementaire en décembre 2023 » expliquent ces opposants.

Ils exigent aussi la restructuration de la CENI, en respectant le droit des parties prenantes à désigner librement leurs représentants, mais aussi la recomposition de la Cour constitutionnelle dans le respect de la loi, en lui assurant toute son indépendance.

Pour Katumbi, Fayulu, Sesanga et Mtata Mponyo, il est encore possible avec la volonté politique d’éviter le chaos au pays avec ces correctifs qui peuvent être apportés au processus électoral sans aucun incident sur le calendrier des élections.

« Sans ces correctifs, il est difficile d’avoir des élections crédibles. Le peuple congolais n’acceptera aucun résultat fabriqué par la CENI pour le substituer aux observations et aux résultats issus des urnes à la fin des élections de décembre 2023. Il prendra entièrement ses responsabilités face à l’histoire » préviennent les quatre candidats à la présidentielle.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Congo Kinshasa, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here