Africa-Press – Congo Kinshasa. Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, visé depuis la fin de l’année dernière par une enquête pour « faute présumée », a temporairement quitté ses fonctions, a indiqué son bureau vendredi 16 mai 205.
« Le procureur a fait part de sa décision de prendre congé jusqu’à la fin de la procédure », menée par des enquêteurs de l’ONU, a déclaré le bureau du procureur dans un communiqué, plusieurs médias ayant fait état d’accusations de comportement sexuel inapproprié à son encontre.
M. Khan, 55 ans, a nié les accusations.
« Les procureurs adjoints seront chargés de la gestion du bureau du procureur pendant son absence », a ajouté son bureau.
L’annonce du retrait de M. Khan plonge encore un peu plus dans l’incertitude la CPI, sous le feu des critiques et surtout affaiblie par des sanctions américaines, qui visent notamment le procureur.
L’organe de surveillance de la CPI avait annoncé en novembre avoir sollicité une enquête externe sur des allégations de « faute présumée » du procureur général, sans donner plus de détails.
La présidente de l’Assemblée des États parties (AEP), Paivi Kaukoranta, avait déclaré qu’une enquête externe était nécessaire « afin d’assurer un processus totalement indépendant, impartial et équitable ».
« Mauvaise conduite »
D’après plusieurs médias, le Britannique aurait été accusé de comportement sexuel inapproprié à l’égard d’une membre de son personnel, des suggestions qu’il a déclarées infondées.
Selon le Wall Street Journal, une assistante du procureur a déclaré lors d’un témoignage face à des représentants de l’ONU avoir été victime d’attouchements sexuels forcés de la part de M. Khan à plusieurs reprises et au cours de plusieurs mois.
D’après le Guardian, il aurait ensuite tenté de persuader la victime présumée de nier les accusations.
« C’est avec une profonde tristesse que j’ai compris que des rapports de mauvaise conduite allaient être diffusés publiquement à mon sujet », avait déclaré M. Khan dans un communiqué envoyé par courriel à l’AFP en octobre.
La CPI, dont le siège est à La Haye, enquête et poursuit les génocides, les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et le crime d’agression.
Les sanctions américaines contre la cour ont été imposées par le président Donald Trump après la délivrance de mandats d’arrêt à l’encontre du premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou et de son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.
C’est M. Khan qui avait initié cette procédure, en demandant également des mandats d’arrêt à l’encontre de trois hauts responsables du Hamas.
M. Khan a aussi demandé et obtenu un mandat d’arrêt de la CPI à l’encontre du président russe Vladimir Poutine.
Cependant, plusieurs pays membres de la cour ont récemment complètement ignoré les mandats d’arrêt de la CPI en recevant M. Poutine ou M. Nétanyahou.
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