Africa-Press – Congo Kinshasa. Les sénateurs ont autorisé, le dimanche 14 décembre, la prorogation de l’état de siège en Ituri et au Nord-Kivu, à l’issue de la 17e séance plénière de la session ordinaire de septembre 2025, tenue sous la présidence de Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge.
Lors de cette plénière, les sénateurs ont entendu les réponses du Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur à des questions orales avec débat, ainsi que l’intervention du ministre des Ressources hydrauliques et de l’Électricité sur le déficit énergétique national.
Conformément à l’agenda, la plénière a abordé en priorité le projet de loi autorisant la prorogation de l’état de siège. Après la lecture de la lettre du Chef de l’État sollicitant cette mesure par la rapporteure du Sénat, Nefertiti Ngudianza, et le rappel des dispositions du règlement intérieur par le président du Sénat, le gouvernement a présenté l’économie du texte. Cette présentation a été faite par le ministre de la Formation professionnelle, Marc Ekila, représentant le ministre de la Justice.
Le texte a été examiné et adopté article par article avant d’être soumis au vote par appel nominal. Sur les 109 sénateurs que compte la chambre, 72 ont pris part au scrutin. Le projet a été adopté avec 70 voix pour, aucune contre et deux abstentions, autorisant ainsi la prorogation de l’état de siège.
La plénière s’est également penchée sur la situation humanitaire préoccupante dans la ville d’Uvira, au Sud-Kivu. Le sénateur Bulakali a présenté une motion d’information évoquant des violences ayant causé plusieurs centaines de morts et entraîné le déplacement de plus de 40 000 personnes vers le Burundi et la Tanzanie.
Il a plaidé pour l’envoi d’une délégation sénatoriale sur le terrain et pour un accompagnement humanitaire en faveur des populations affectées. Le président du Sénat a salué cette initiative et invité l’auteur de la motion à collaborer avec le Bureau afin de coordonner les actions avec les ministères concernés.
Les sénateurs ont ensuite entendu les réponses du Vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, Jacquemain Shabani, aux préoccupations soulevées par les sénateurs Jean-Pierre Batumoko et Jean Bamanisa. Les échanges ont porté sur la situation sécuritaire dans l’Est du pays, la criminalité urbaine, les actions contre les ADF, le phénomène Mobondo, l’opération Ndobo contre les kuluna, ainsi que sur les questions liées à la décentralisation, au démembrement territorial et à l’identification de la population.
Abordant le dossier de Watsa, dans la province du Haut-Uélé, le Vice-Premier ministre a affirmé que le démembrement des entités territoriales décentralisées s’est déroulé dans le strict respect de la Constitution et de la loi du 7 octobre 2008. Il a précisé qu’il s’agit d’une réhabilitation légale de chefferies fondée sur des bases juridiques et historiques. Concernant l’Office national d’identification de la population (ONIP), il a réitéré la priorité accordée à l’identification des citoyens, annonçant un début progressif de la délivrance de la carte nationale d’identité à partir de mai 2026, sous réserve de la mobilisation des moyens nécessaires.
Enfin, le ministre des Ressources hydrauliques et de l’Électricité a répondu à la question orale avec débat du sénateur Janvier Mwisha relative au déficit énergétique. Évalué à près de 2 000 mégawatts, ce déficit, selon le ministre, justifie le recours temporaire à l’importation d’électricité. Il a rappelé l’objectif du gouvernement de porter le taux d’accès à l’électricité de 21,5 % à 62 % à l’horizon 2030.
Par ailleurs, le président du Sénat a assuré que l’ensemble des recommandations formulées au cours de la plénière sera transmis aux instances compétentes pour en assurer le suivi.





