Africa-Press – Congo Kinshasa. Les initiatives « non coordonnées, non concertées et non validées » du gouvernement ont poussé le président de la République à un sévère recadrage. Mécontent, Félix Tshisekedi a adressé un avertissement solennel à ses ministres.
L’ambiance a été tendue lundi au Conseil des ministres extraordinaire. Félix Tshisekedi n’a pas été tendre envers ses ministres. Le chef de l’État a haussé le ton. Sans viser qui que ce soit ou quel que dossier que ce soit en particulier, le président a tout de même interpellé les membres du gouvernement sur les dérapages populistes individuels au sein de l’équipe gouvernementale.
L’individualisme n’est pas un atout, au contraire, nous payons tous le prix des dérapages populistes individuels. Cet état de choses est inacceptable et ne devrait plus se répéter, s’est indigné le chef de l’État.
D’après le compte rendu du dernier Conseil des ministres, le président Tshisekedi a exprimé son mécontentement sur la tragédie de la prison de Makala qui a causé plusieurs morts et des blessés lors d’une tentative d’évasion dans la nuit de dimanche à lundi 2 septembre dernier. Tout en évoquant la thèse d’une main noire pour saboter les efforts du gouvernement, Félix Tshisekedi a exigé à la commission d’enquête de lui présenter un rapport complet dans un délai de 7 jours.
Tshisekedi pour la création d’un service national de renseignements pénitentiaires
Le chef de l’État a invité le gouvernement, à travers les ministres de l’Intérieur et de la Justice, à phosphorer sur la possibilité de créer un service national de renseignements pénitentiaires, capable d’anticiper et de prévenir des tragédies à l’avenir. Selon le président Tshisekedi, ce service aura également pour mission de coordonner la surveillance et la sécurité au sein des établissements pénitentiaires.
Les corps de victimes pas toujours identifiés
Près de deux semaines après le drame, les corps de victimes logés dans quelques morgues de la capitale n’ont toujours pas été identifiés. “Suite à l’incendie et au saccage du greffe de la prison centrale de Makala consécutifs à la tentative d’évasion du 1er septembre 2024, plusieurs corps de prisonniers ne peuvent être identifiés”, a indiqué le ministère de la Justice dans un communiqué.
Le garde des Sceaux a, par ailleurs, lancé un appel aux familles et aux personnes qui n’auraient pas des nouvelles de proches incarcérés à Makala de se rendre, à des fins d’identification, aux morgues.
Pour l’heure, les circonstances de la tentative d’évasion de la prison de Makala, dans la capitale, qui compte dix fois plus de détenus que sa capacité d’accueil, aux premières heures de la journée de lundi, restent floues. Des organisations des droits de l’homme lèvent les voix pour exiger des enquêtes crédibles.
Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à l’ONG Human Rights Watch, a qualifié l’enquête des autorités de “pas positif”, tout en appelant le gouvernement à prendre immédiatement des mesures pour améliorer les conditions de vie à la plus grande maison de détention du pays.
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