Africa-Press – Congo Kinshasa. Une importante délégation du Gouvernement congolais est arrivée, mercredi, à Uvira, dans la province du Sud-Kivu, pour tenter de désamorcer les tensions qui secouent la ville depuis plus d’une semaine. Cette mission de haut niveau, conduite par le Vice-premier ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, intervient dans un climat tendu marqué par une action ville morte, des manifestations violentes et une profonde méfiance entre la population et les forces de sécurité.
La délégation est composée de plusieurs membres du Gouvernement, dont le ministre de l’Intégration régionale, Floribert Anzuluni, le ministre de l’Industrie, Aimé Boji, et le ministre délégué à la Défense nationale en charge des Anciens combattants, Eliezer Ntambwe. Leur séjour est prévu pour trois jours, avec une série de consultations auprès des autorités locales et provinciales, des Forces Armées de la RDC (FARDC), de la société civile et des milices Wazalendo.
Pour la société civile, le départ de l’officier contesté est un soulagement, mais de nombreux sujets de préoccupation subsistent. Selon Martin Mafikiri, membre de la nouvelle société civile, « on va discuter d’autres questions de débordement dans le territoire de Mwenga, mais aussi de certaines localités de Kamanyola qui sont mal encadrées. Il y a plusieurs questions vraiment sécuritaires et qui affectent négativement la sécurité nationale.»
La collaboration entre l’Armée et les milices Wazalendo, notamment dans les territoires d’Uvira et de Fizi, sera également au centre des échanges. Ces groupes armés, qualifiés de milices patriotes par certains élus, ont joué un rôle clé dans le blocage de l’avancée des rebelles de l’AFC/M23 dans la région, selon plusieurs députés du Sud-Kivu.
Lundi dernier, une manifestation a viré au drame: elle s’est soldée par un mort et une dizaine de blessés. À l’origine de la colère, le déploiement d’un officier de l’Armée congolaise, accusé par une partie de la société civile et les milices Wazalendo d’être proche des rebelles de l’AFC/M23, en raison de ses origines communautaires. Bien que soutenu par sa hiérarchie, l’officier a finalement quitté Uvira, un départ qui a contribué à calmer en partie les esprits, mais sans éteindre totalement les tensions.
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