Verdict de la Cour constitutionnelle sur Matata Ponyo

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Verdict de la Cour constitutionnelle sur Matata Ponyo
Verdict de la Cour constitutionnelle sur Matata Ponyo

Africa-Press – Congo Kinshasa. Après de nombreux rebondissements et reports, la Cour constitutionnelle va finalement rendre son verdict ce mardi 20 mai 2025 dans le procès de l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo.

Le report du 14 mai dernier avait provoqué une onde de choc. Prévu comme jour de vérité, il s’est transformé en soubresaut judiciaire. Sans explication détaillée, la Cour a renvoyé le prononcé, évoquant dans une ordonnance signée par son président, Dieudonné Kamuleta Badibanga, « un nombre important de pièces et de questions de droit à examiner ».

L’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo, aujourd’hui sénateur et député, est poursuivi pour son rôle présumé dans le fiasco du projet agro-industriel de Bukanga-Lonzo. Ce projet, qui devait symboliser l’émergence agricole de la RDC, est devenu le marqueur d’un « échec », selon une opinion.

Lors de l’audience du 23 avril dernier, le ministère public avait requis 20 ans de travaux forcés contre Matata Ponyo, ainsi que contre l’ex-gouverneur de la Banque centrale Déogratias Mutombo et l’homme d’affaires sud-africain Christophe Grobler. Tous trois étaient jugés pour leur responsabilité dans le fiasco du projet agro-industriel de Bukanga Lonzo, qui avait coûté plus de 230 millions de dollars sans donner les résultats escomptés.

Mais l’affaire ne se limite pas à l’argent disparu. Elle questionne le fonctionnement même de la République. Matata Ponyo, absent aux audiences, s’appuie sur l’article 107 de la Constitution qui interdit toute poursuite judiciaire contre un parlementaire sans levée préalable de son immunité. Or, à ce jour, la plénière de l’Assemblée nationale n’a jamais autorisé de telles poursuites.

Le président de cette institution, Vital Kamerhe, l’a rappelé noir sur blanc dans une correspondance adressée à la Cour. En maintenant la procédure, cette dernière s’expose à une accusation de violation flagrante du droit.

La Cour, elle, semble prête à franchir le Rubicon en envisageant de le juger par défaut. Et peut-être ce 20 mai, elle fera jaillir une fumée blanche, autrement dit annoncera son verdict. D’ici là, le pays retient son souffle.

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