Africa-Press – Congo Kinshasa. Un cri du cœur. Le pasteur Paul Mukendi interpelle le gouvernement sur la situation sociale de la population. Usant de sa liberté d’expression, le leader d’opinion invite les décideurs à prendre des mesures concrètes visant à améliorer les conditions de vie des Congolais.
À Ouragan, le responsable de l’Église « Parole de vie » décrit la misère dans laquelle croupit la population. Au-delà du constat désolant, l’homme de Dieu recommande à l’exécutif de focaliser son action sur les priorités des Congolais. « Je pense qu’il faut beaucoup plus penser au social. On a vu que le franc congolais était en train de prendre un peu de valeur, mais les prix dans les alimentaires ne suivent pas, et c’est ça le problème. Il faut que les prix sur le marché puissent suivre. Si du moins le gouvernement parvenait à réussir à régler le pouvoir d’achat, le transport, ça réglerait beaucoup de choses dans le quotidien des Congolais », a-t-il exhorté.
Agacé par ce qu’il qualifie de « mauvaise affectation de fonds publics dans des projets budgétivores », le prédicateur digère mal que la population soit laissée à son triste sort par ceux qui détiennent le pouvoir. Plus loin, Paul Mukendi évoque l’urgence de tout faire pour que la ménagère retrouve son pouvoir. « Ça ne sert à rien d’aller nous construire un aréna et un centre financier alors que les besoins de la population sont autres. Un ventre affamé n’a point d’oreille. Les gens ont faim. Si aujourd’hui une famille peut faire le marché avec 10 000 francs, ça serait une très bonne chose », poursuit le pasteur.
Des projets farfelus
Le Congo est un pays de projets. Pour le prédicateur, les ministres et mandataires créent des projets trompe-l’œil pour se faire de l’argent. Paul Mukendi évoque l’exemple du Grand Kasaï où les fonds ont été décaissés pour des grands travaux dont la route Kananga-Kalamba-Mbuji, le barrage hydroélectrique de Katende, la relance de la MIBA ainsi que d’autres infrastructures. « Nous sommes dans un pays où les gens ont beaucoup plus de projets. Tout ça, c’est pour détourner l’argent. Le plus important, ce qu’on donne la nourriture au peuple congolais, le reste, ce sont les accessoires. À quoi sert la construction des buildings si on ne mange pas. On ne va pas manger les buildings. Les gens ont besoin de manger, ils ont besoin de se déplacer », insiste l’homme de Dieu.
Mais une enquête du desk Écofin d’Ouragan a révélé la semaine dernière une descente descente des prix des produits de première nécessité à Kinshasa. De l’avenue du Commerce, à quelques mètres du marché central appelé « Zando », jusqu’aux faubourgs de Mont-Ngafula, les reporters du bihebdomaire ont constaté la baisse des prix du riz, de la semoule, de la farine de manioc, de l’huile et même du sucre.
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