2021, l’année incroyable du basket-ball africain

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2021, l’année incroyable du basket-ball africain
2021, l’année incroyable du basket-ball africain

Africa-Press – Congo Kinshasa. Ce fut historique ! L’année 2021 a été synonyme d’avancées notables pour le basket-ball sur le continent africain, autant sur la scène mondiale incarnée par la place prise par les joueurs africains en NBA, que sur le plan continental où la BAL – pour Basketball Africa League – est venue apporter une nouvelle dimension au potentiel que représente le continent africain.

La grande première de la Basketball Africa League

La première édition de la BAL, qui s’est déroulée avec un an de décalage notamment en raison de la situation sanitaire, au sein de la Kigali Arena du Rwanda, a réuni seize des meilleures équipes du continent dans un tournoi composé de phases de groupes puis d’un tour éliminatoire allant des quarts de finale à la finale. Le club omnisports du Zamalek, champion d’Égypte à 15 reprises, est devenu le premier lauréat de cette nouvelle compétition, à la suite d’une victoire aux dépens de l’US Monastir (Tunisie). Issue d’un partenariat entre la NBA et la Fédération internationale de basket-ball (FIBA), elle vient se substituer à la Coupe d’Afrique des Clubs Champions de basket-ball, et au projet avorté que constituait la African Basketball League. En effet, cette ligue panafricaine fermée et composée d’équipes créées pour l’événement en provenance du Nigeria, d’Angola, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et du Gabon, n’avait pas pu se poursuivre à la suite de sa saison inaugurale, remontant à 2016. L’idée prometteuse a visiblement inspiré la NBA.

En effet, c’est la première fois depuis sa création durant les années 1940 que la ligue nord-américaine de basket-ball crée une compétition en dehors des États-Unis, et donc une nouvelle entité, la NBA Africa, évaluée à près d’un milliard de dollars. Son but est de participer au développement de la discipline par le financement d’académies et camps, d’infrastructures et donc de la BAL. Conçue sous forme de fonds de placement, soutenue par de nombreux anciens joueurs africains, d’origine africaine ou afro-américaine, à l’image de Dikembe Mutombo, Luol Deng, Joachim Noah ou Grant Hill, son objectif est de diriger les programmes de la ligue américaine sur le continent. « Il n’y a rien de plus important pour moi que d’aider les jeunes », a souligné Dikembe Mutombo, poursuivant que « la NBA m’a permis de disposer d’une plateforme pour avoir un impact sur la vie des autres. L’Afrique est le continent à la population la plus jeune au monde. Une jeunesse qui a juste besoin d’avoir sa chance et le soutien nécessaires pour accomplir de grandes choses. Cette initiative est une nouvelle étape pour l’y aider. ».

Barack Obama veut jouer un rôle

L’ancien président des États-Unis Barack Obama s’est également joint au projet en tant que partenaire stratégique et en détenant une part minoritaire. « En utilisant ce sport pour créer des liens plus profonds à travers le monde, la NBA a toujours été un ambassadeur de choix pour les États-Unis et, en Afrique, le basket-ball a le pouvoir de promouvoir les opportunités, le bien-être, l’égalité et l’autonomisation sur l’ensemble du continent », a-t-il dit. Une initiative qui pourrait donc renforcer le basket-ball à une échelle continent, que ce soit sur le plan structurel, infrastructurel et sportif, en vue d’accroître progressivement le nombre de places et de pays représentés lors de la BAL dans un futur proche.

L’Africanisation de la NBA continue

Ce n’est pas un hasard si la National Basketball Association a choisi l’Afrique pour créer une nouvelle compétition NBA. Le lien entre les deux continents dans ce sport est historique. Et le nombre d’Africains qui ont évolué dans la ligue est toujours plus important, depuis l’époque des débuts du Nigérian Hakeem Olajuwon, l’un des 50 meilleurs joueurs de tous les temps. On peut compter à ce jour plus de 30 joueurs africains ou ayant au moins un parent issu du continent, et six joueurs sélectionnés lors de la NBA Draft 20, dont le jeune joueur congolais Jonathan Kuminga, recruté à la 7e position par les Golden States Warriors, qui a quitté son pays natal en 2016 pour les États-Unis. Le Nigeria, en particulier, fait partie des dix pays fournissant le plus de joueurs, avec huit joueurs originaires de ce pays draftés durant la Draft de 2020, suite logique compte tenu des nombreux joueurs originaires du pays s’étant distingués dans cette ligue, à l’image du Nigéro-Grec Giannis Antetokounmpo, 5 fois All-Stars et élu MVP à 2 reprises, ayant mené les Milwaukee Bucks au titre de champion pour la première fois depuis 1973, ou les joueurs du Miami Heat, Bam Adebayo, champion olympique l’été passé, ou encore l’ancien all-star Victor Oladipo. Les joueurs camerounais Joel Embiid et Pascal Siakam, champions en 2019 avec les Toronto Raptors, maintiennent leur statut de All-stars, ce qui confirme que l’Afrique se fait une place de plus en plus importante au sein de la NBA, en plein processus d’internationalisation.

Carton plein pour l’Afrobasket

Si la NBA a fait de l’Afrique sa cible, c’est que les joueurs aspirent de plus en plus à atteindre un nouveau d’élite. Illustration lors de la dernière Coupe d’Afrique des nations de basket-ball, également tenue à Kigali, et qui a couronné la Tunisie pour son troisième sacre après ceux de 2011 et 2017. Il s’agit peut-être de la plus belle des sorties pour une génération menée par l’ancien joueur des Dallas Mavericks et du Real Madrid, Salah Mejri, âgé de 35 ans, Mourad El Mabrouk (34 ans), Slimane Radouane (41 ans), Mohamed Hadidane (35 ans) et Makrem Ben Romdhane (32 ans, Benfica), tous présents lors du premier titre de l’histoire des Aigles de Carthages en 2011. Finaliste, la Côte d’Ivoire a fait belle impression lors de cet Afrobasket et sa victoire aux dépens du Sénégal en demi-finale restera comme un moment fort de la compétition. Les Lions de la Téranga, menés par Gorgui Dieng, étaient considérés comme un favori, notamment à la suite d’un premier tour bien maîtrisé, et en quête d’une consécration continentale depuis 1997. L’Égypte et le Nigeria (présent aux Jeux olympiques), ont défendu leur place du mieux que possible tandis que l’équipe d’Angola n’est peut-être plus aussi dominante qu’elle l’a été par le passé. Concernant la catégorie féminine, le Nigeria, qui a retenu 10 joueuses présentes aux Jeux olympiques, a confirmé sa suprématie sur le basket-ball africain, avec un troisième succès continental consécutif. Les D-Tigers se sont imposées face au Mali.

D’importantes échéances pour 2022

2022 sera marquée par la phase finale de la deuxième édition de la BAL, annoncée en mars 2021, avec une phase de groupes qui se tiendra à Dakar et au Caire avant la phase à élimination directe allant des quarts à la finale qui se déroulera une nouvelle fois du côté de Kigali. L’autre échéance majeure concernera les éliminatoires de la Coupe du monde de Basket 2023, qui se tiendra entre le Japon, la Malaisie et les Philippines, où l’Afrique dispose de cinq places. Le premier tour vient tout juste de débuter. Les douze équipes qualifiées pour le tour final des éliminatoires seront scindées en deux groupes de six équipes, les deux premiers au classement obtiendront leur billet pour le Mondial, tandis que les deux troisièmes s’affronteront en match de barrage décisif.

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