NBA: les Miami Heat, un finaliste improbable mais tellement méritant

2
NBA: les Miami Heat, un finaliste improbable mais tellement méritant
NBA: les Miami Heat, un finaliste improbable mais tellement méritant

Africa-Press – Congo Kinshasa. « Une équipe peut s’effondrer pour une raison ou pour une autre. Avec ce groupe, nous nous sommes renforcés, nous nous sommes rapprochés et nous sommes devenus plus forts. » C’est ce qu’a déclaré Erik Spoelstra, après la qualification du Heat pour les NBA Finals, et le coach de Miami tenait à mettre en avant l’incroyable « force d’âme » de ses joueurs capables de se sublimer face aux obstacles.

Car, oui, cela semble improbable après que Miami a perdu face à Atlanta, et qu’il était encore mené face à Chicago dans le « play-in » mais Miami disputera bien les NBA Finals. Pourtant, il y a à peine deux mois, les coéquipiers de Kyle Lowry n’avaient pas du tout le profil d’une équipe qui jouait pour le titre. Surtout, après une saison régulière frustrante qui n’a pas répondu aux attentes, conclue à la 7e place à l’Est avec un bilan décevant de 44 victoires pour 38 défaites.

Le Heat doit alors en passer par le « play-in » pour se qualifier pour les playoffs, mais sur son parquet, il est corrigé par Atlanta ! Jimmy Butler et les siens ont grillé un joker, et ils jouent alors leur saison face aux Bulls. Toujours à domicile.

« Au moins, nous avons beaucoup d’expérience » se rassurait Erik Spoelstra, après la défaite en play-in face à Atlanta. « Nous avons connu énormément de hauts et de bas cette saison. Rien n’a été facile pour nous cette saison, alors nous allons le faire à la dure. Nous allons nous remettre au travail demain, nous regrouper, nous serrer les coudes, regarder la séance vidéo et nous améliorer ».

Comme attendue, la rencontre est une bataille entre deux équipes tendues mais déterminées, mais aussi très proches l’une de l’autre dans leurs incertitudes. Mené à moins trois minutes de la fin du match, le Heat frôle la correctionnelle, mais il s’en sort grâce à une énorme performance du duo Max Strus – Jimmy Butler. On est le 14 avril, et le Heat décroche le dernier billet pour les playoffs. Son adversaire ? Milwaukee, le numéro 1 de la saison régulière !

L’exploit face aux Bucks

Face à la bande à Giannis Antetokounmpo, personne n’imagine le Heat faire le poids. Et pour ne rien arranger, l’équipe va perdre deux joueurs de sa rotation durant cette série. Tout d’abord, Tyler Herro, victime d’une fracture de la main droite dès le Game 1. Ensuite, c’est Victor Oladipo, victime d’une grave blessure au genou, qui doit abandonner les siens.

Pourtant, malgré ces coups du sort et sans l’avantage du terrain, le Miami Heat va créer la sensation. Porté par un monumental Jimmy Butler, Miami domine Milwaukee en cinq matchs. Sur la série, le franchise player du Heat tourne à 37.6 points de moyenne à 60% au tir dont 44% à 3-points. Pourtant opposés à Jrue Holiday, Antetokounmpo ou encore Brook Lopez, il signe un Game 4 d’anthologie à 56 points ! L’histoire se met en marche…

« Nous sommes un groupe qui ne lâche rien. Nous nous serrons les coudes en toutes circonstances » avait expliqué Jimmy Butler, après l’exploit du Heat face aux Bucks. « Nous sommes un bon groupe de basketteurs et nous nous amusons à jouer au basket comme il faut. Les bonnes choses arrivent quand on fait ça. Nous nous donnons à fond. Nous savons de quoi nous sommes capables. Nous n’écoutons pas les bruits extérieurs. On va faire ce qu’on sait faire, apprendre de nos erreurs et nous améliorer ».

La frayeur Butler face aux Knicks

En demi-finale de conférence, Miami affronte New York, vainqueur surprise des Cavaliers. Une affiche beaucoup plus abordable sur le papier pour les hommes d’Erik Spoelstra. Le Heat parvient à remporter le Game 1 sur le parquet des Knicks. Problème, Jimmy Butler se blesse à la cheville en fin de rencontre. Le staff médical prend alors la décision de l’écarter pour le Game 2. L’avantage du terrain est déjà récupéré, et c’est plus sage de le mettre au repos avant le Game 3 qui se déroulera à Miami.

« Nous avons eu plusieurs discussions. Je sais ce qu’il a au fond de lui. Je sais ce qu’il veut faire. Ce n’était pas une décision entre Jimmy et moi. Nous sommes probablement les pires personnes sur qui compter pour prendre ce genre de décision » expliquait alors Erik Spoelstra. « Alors oui, nous devions consulter l’équipe médicale, et nous devions prendre une décision responsable. C’est la décision que nous avons prise et nous sommes tous d’accord dessus ».

Sans surprise, le Game 2 tourne à l’avantage des Knicks qui égalise à 1-1 dans cette série. Mais, de retour à la maison, le Heat profite du retour de Jimmy Butler pour faire le break (3-1). Malgré une défaite lors du Game 5 à New York, le Heat terminera le job à domicile 4-2 pour rejoindre comme la saison passée la finale de conférence.

« C’est une histoire folle qui s’écrit » se réjouissait Bam Adebayo, après la qualification. « Avec tous les hauts et les bas que nous avons connus cette saison, beaucoup de gens nous pensaient morts et disaient que nous n’allions même pas passer le premier tour, et maintenant nous sommes en finale de la conférence Est. Cela montre la détermination et la volonté de cette équipe ».

Heat – Celtics, la revanche de 2022

En finale de conférence, le Heat retrouve les Celtics, tête de série #2 de l’Est, pour un remake de l’affiche de la saison dernière au même stade de la compétition. L’an passé, c’était Boston qui avait remporté la série en sept matchs, en arrachant le Game 7 sur le parquet de Miami. Mais cette fois-ci, le statut des deux équipes a changé, les Celtics partent largement favoris.

Pourtant, les coéquipiers de Jimmy Butler vont une nouvelle fois créer la sensation en subtilisant les deux premiers matchs au TD Garden. Lors du Game 3, Miami va même donner une leçon de basket à Boston pour mener 3-0. Les portes des NBA Finals sont alors grandes ouvertes, car jamais dans l’histoire de la NBA, une équipe n’a perdu une série de playoffs après avoir mené 3-0. Pourtant, l’impossible va prendre forme puisque les Celtics vont réussir à remporter trois matchs de suite pour égaliser à 3-3. Lors du Game 6, Boston s’impose même au buzzer sur le parquet de Miami grâce à un panier de Derrick White. Un coup de massue sur la tête des hommes d’Erik Spoelstra qui étaient à quelques dixièmes de seconde des Finals. Ils doivent désormais aller disputer un Game 7 dans le chaudron du TD Garden.

« C’est dommage, mais c’est l’histoire de notre saison » rappelait le coach du Heat, après la défaite à domicile lors du Game 6. « C’est une série incroyable. À l’heure actuelle, je ne sais pas comment nous allons réussir à le faire, mais nous allons aller là-bas et le faire ».

Le Heat aurait pu s’effondrer après ce revers au buzzer, mais le groupe préfère en rire. « Lorsqu’on s’est réunis après le match, après une défaite aussi difficile, tout le monde souriait car on sait qu’on en est capable » racontait Butler ». Je vous le dis, on ne va pas laisser tomber. Je ne vais laisser personne abandonner. Je ne vais pas laisser nos gars abandonner. Peu importe ce qui se passe, on va aller là-bas et y gagner ! »

La révélation Caleb Martin

Effectivement, les protégés de Pat Riley ont encore une fois puisé très loin pour trouver des ressources physiques et mentales exceptionnelles. Car oui, ils vont réussir à remporter un Game 7 au TD Garden. Mieux, ils vont maitriser la rencontre de bout en bout sans laisser aucun espoir aux Celtics. Et comme un symbole, c’est Caleb Martin, auteur d’une très bonne série, qui est sorti de sa boîte pour réaliser une performance incroyable avec 26 points à 11/16 au tir dont 4/6 à 3-points. Un symbole pour ce joueur, qui n’avait même pas disputé une seule seconde lors du Game 7 de la saison dernière face aux Celtics à ce même stade de la compétition.

« Je devais laisser ma marque sur cette série et comprendre que j’allais être le gars qui allait devoir faire ses preuves afin de contribuer et de changer leurs schémas ou quoi que ce soit d’autre » s’est exprimé Caleb Martin, après la rencontre. « Je voulais juste m’assurer que je pouvais contribuer de toutes les façons possibles à faire avancer les choses pour atteindre les Finals ».

Martin, c’est aussi un joueur symbole de ce groupe qui s’appuie sur une multitude de joueurs non draftés. Une équipe qui aveuglement son coach et son leader, sans jamais décevoir. « Je pense que tout le monde peut s’identifier à cette équipe » résume Erik Spoelstra, fier de la combativité et de la force mentale de ses joueurs. A l’image de leur saison régulière, ils n’ont pas été épargnés par le sort, mais ils n’ont jamais baissé les bras, ni la tête. « On ne se plaint jamais » souligne Butler.

A l’arrivée, le Heat devient la seconde tête de série #8 de l’histoire de la NBA, après les Knicks en 1999, à atteindre les Finals. C’est aussi du même coup la première équipe à atteindre les Finals après être sortie du play-in. Preuve que ce système de repêchage a du bon !

Pour les amateurs de stats avancées, me Heat est également la troisième équipe de l’histoire à se qualifier pour les NBA Finals après avoir terminé la saison régulière avec un point-average négatif, après les St.Louis Hawks en 1956/57 et les Minneapolis Lakers en 1958/59. C’était il y a une éternité…

Les Nuggets au menu des Finals

« Nous n’avons jamais pensé que ce serait facile. Au cours de ces playoffs, au cours de cette saison, durant les hauts et les bas, dans l’adversité, personne n’a lâché la corde » confie Bam Adebayo, après s’être qualifié pour les Finals. « Le plus important, c’est que je sois heureux que mes coéquipiers aient joué comme ils l’ont fait. Caleb s’est définitivement fait un nom, et évidemment Jimmy est Jimmy. Le plus important pour nous, c’est de continuer ».

Désormais place à cette finale, la deuxième en trois ans. Ils affronteront les Nuggets, meilleur bilan de la conférence Ouest. Une fois de plus, le Heat ne sera pas favori, mais c’est leur rôle préféré ! Comme lundi soir, ils seront outsiders, et c’est là qu’ils sont le plus dangereux. Pour Spoelstra, ce sera une 6e finale ! Toutes avec le Heat, et à 52 ans, il savoure.

« Nous savons que nous avons encore du travail à faire. Mais bon sang, c’est dur. C’est dur. C’est un métier difficile, et il est difficile de survivre à trois tours de playoffs pour arriver aux NBA Finals » rappelle Erik Spoelstra. « Nous en sommes extrêmement reconnaissants. Nous n’allons même pas penser au prochain tour avant d’arriver à Denver ».

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Congo Kinshasa, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here