Africa-Press – Congo Kinshasa. Dans une tribune datée d’hier lundi 14 mars, parvenue à Forum des As, l’Ambassadeur André-Alain Atundu prend le contrepied du Gouvernement qui a décidé, au cours de l’une de ses réunions du Conseil des ministres, de soumettre tous les prétendants aux postes de PCA, DG, DGA à un test de la compétence à organiser par le COPIREP.
Le PCA de la Snel SA estime que la mesure de l’Exécutif ne répond pas à une logique politique mais à une exigence éthique dans la gestion des sociétés de l’Etat. «Pourquoi nommer certains PCA, DG et DGA de façon discrétionnaire sans passer par l’épreuve de COPIREP ? Quelle signification donner à cette politique de deux poids deux mesures ? Y aurait-il une conséquence au regard de la loi sur leur statut juridique par rapport aux COPIREPISTES ? » s’interroge-t-il.
Atundu reconnait, toutefois, au Président Tshisekedi la prérogative et la compétence de changer les mandataires publics sans autre forme de procès et à tout moment.
Cépendant, compte tenu des tâches qui attendent ces futurs gestionnaires, Atundu suggère de faire comme sous d’autres cieux où l’on recourt à des chasseurs de têtes. «Eu égard au niveau des responsabilités auxquelles sont appelés les prétendants et surtout compte tenu de l’intention et de la finalité de l’opération COPIREP, il y a lieu de noter que généralement et selon une pratique universelle, soit l’on puise parmi les gens d’expérience intuitu personae soit l’on recourt à cet effet à un spécialiste appelé chercheur des têtes.»
Ceci, soutient le PCA de Snel SA, «dans le but d’éviter tout flottement conjoncturel néfaste qui pourrait aboutir à une perte préjudiciable à cause de l’inévitable période d’essai et erreur ou même détruire l’équilibre de la société. »
Aux yeux d’André-Alain Atundu, les tests n’ont pas une grande signification à partir d’un certain âge. D’où l’impérieuse nécessité de sa proposition de recourir aux chasseurs des têtes pour déceler et présenter un candidat au profil de l’emploi.
Audit moral des candidats
Dans le contexte actuel rd congolais, où le Président Tshisekedi affiche sa volonté de mettre un terme au coulage et à la gabegie à travers les contrôles de l’IGF, «un audit moral des prétendants serait plus indiqué pour retenir les candidats en fonction de leur droiture et de leur honnêteté», fait-il savoir.
Car, renchérit Atundu, «une grande compétence sans droiture et sans honnêteté est une niche prospère et sans inquiétude de coulage au nez et à la barbe de l’IGF. »
Le PCA de Snel SA explique que ce n’est pas tant la compétence des mandataires qui est mise en cause mais leur capacité à détourner les procédures des lois à des fins personnelles.
«Puisque le vrai problème des mandataires de l’Etat concerne plus l’éthique et la déontologie que la compétence professionnelle en tant que gestionnaire, il serait de grand intérêt pour l’avenir des sociétés de l’Etat qu’une attention méticuleuse soit portée sur les qualités morales des mandataires, point faible des sociétés de l’Etat», ajoute André-Alain Atundu.
Ce n’est pas tout. La compétence étant le plus petit commun dénominateur et une condition sine qua non, un audit éthique serait plus approprié pour concilier dans une synergie vertueuse la compétence qui n’est pas à priori mise en cause, et la droiture, véritable problème des sociétés de l’Etat nourri par la course effrénée pour un enrichissement rapide et sans cause, estime Atundu.
Pour ce dernier, la nomination au poste de PCA devrait être de la compétence exclusive du Chef de l’Etat, qui pourrait, à cette fin, choisir discrétionnairement soit parmi les personnalités ayant déjà exercé une telle responsabilité y compris dans les sociétés privées, soit parmi les administrateurs.
Il ne s’arrête pas là. Le poste de DG devrait revenir à un fils ou une fille maison en activité ou en retraite identifié par le COPIREP à l’issue des épreuves en raison de sa carrière dans la société.
Autre proposition, le poste de DGA, par contre, pourrait échoir à tout venant sur la base des résultats du COPIREP en tant que pépinière ouverte et réserve de la république pour des fonctions plus hautes.
En un mot comme en cent, l’Ambassadeur André-Alain Atundu, postule que «la compétence et la droiture sont les deux exigences et critères pour espérer redresser les sociétés de l’Etat et mettre hors d’état de nuire les fossoyeurs de l’économie.»
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