Africa-Press – Congo Kinshasa. 1994- 2024. 30 ans se sont écoulés déjà depuis l’inauguration du premier Institut de recherche contre les cancers de l’appareil digestif (Ircad).
Crée en 1994 à Strasbourg par le Pr Jacques Marescaux, chirurgien digestif à l’origine de plusieurs premières mondiales dites de chirurgie dite mini-invasive (lire l’encadré ci-dessous), le lieu n’a depuis cessé de s’agrandir et de se déployer partout ou presque sur la planète (excepté la Russie).
La première intervention de téléchirurgie
En 2001, le Pr Marescaux réalise de New York la première intervention de téléchirurgie, une cholécystectomie (le retrait d’une vésicule biliaire), sur une patiente qui elle était localisée à Strasbourg. En 2007, la même intervention est réalisée sur une autre patiente mais cette fois, par voie vaginale et sans inciser la peau, avec zéro cicatrice.
Chirurgie robotique, IA et réalité augmentée
Entièrement dédié à la recherche et à la formation des chirurgiens de demain, l’Ircad s’est en effet peu à peu agrandi et sa famille compte aujourd’hui huit membres (2 au Brésil, Chine, Inde, Liban, Rwanda, Taïwan, et bientôt les États-Unis).
Dans tous ces lieux, chirurgiens seniors et étudiants pratiquent et apprennent la chirurgie robotique, les actes dits mini-invasifs (ceux réalisés par voie transcutanée ou par les orifices naturels), le diagnostic assisté par l’intelligence artificielle ou encore la réalité augmentée. Objectif: apporter toujours plus de puissance et de précision aux yeux, mains et cerveaux des opérateurs.
Basées sur des fonds exclusivement privés provenant de différents industriels du secteur, toutes ces structures proposent uniformément la même formation d’excellence au geste chirurgical tout en menant en parallèle des activités de recherche via des start-up associées.
Exemple avec le projet Disrumpere mené au Rwanda qui prévoit de suivre échographiquement les grossesses par une sonde portable pour moins de 10 dollars. Ou encore avec le patch Multisense, développé par RDS.
Grâce à cinq capteurs, le patch MultiSense permet la mesure en temps réel d’une dizaine de paramètres cardiorespiratoires vitaux. Crédits: RDS
“Démocratiser l’accès à la chirurgie a toujours été notre objectif”
Il s’agit là d’un dispositif portable bardé de capteurs collé sur le dos des patients opérés non critiques, ceux qui peuvent rentrer à domicile après une intervention chirurgicale dite ambulatoire. Différents paramètres physiologiques (fréquence cardiaque, fréquence respiratoire, saturation en oxygène, température cutanée, niveau d’activité, posture) peuvent alors être enregistrés en continu puis consultés par les professionnels de santé via une interface web. En cours de marquage CE, le dispositif est en cours de développement.
“Démocratiser l’accès à la chirurgie a toujours été notre objectif”, rappelle le fondateur de l’IRCAD, à l’occasion de cet anniversaire marqué par 30 ans de recherche, d’innovation et de vision au service de la chirurgie du futur. Qui poursuit: “5 milliards de personnes n’ont à ce jour toujours pas accès à des soins chirurgicaux élémentaires. Les nouvelles technologies permettent d’y remédier et ne doivent pas être considérées comme un surcout”.
Mais la tâche sera vaste à relever de manière uniforme sur la planète. « En Afrique, le taux de mortalité post opératoire est deux fois plus élevé que la moyenne mondiale », rappelle le Dr King Kayondo, président de l’IRCAD Africa.
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