Découverte d’une exoplanète proche de la Terre et avec une température potentiellement compatible avec la vie

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Découverte d'une exoplanète proche de la Terre et avec une température potentiellement compatible avec la vie
Découverte d'une exoplanète proche de la Terre et avec une température potentiellement compatible avec la vie

Africa-Press – Congo Kinshasa. L’exoplanète Gliese 12 b est considérée comme une exo-Vénus, mais elle est proche de la Terre en taille. Elle constitue une cible idéale pour des études avec le télescope James Webb.

À 40 années-lumière, dans la constellation des Poissons, l’exoplanète Gliese 12 b pourrait être un monde susceptible d’offrir de bonnes conditions d’habitabilité. C’est une petite planète avec une orbite très courte de seulement 12,8 jours. Son étoile est une naine rouge très peu active et froide. Enfin, sa température de surface est estimée à 42 degrés. Ce qui en fait la planète rocheuse tempérée la plus proche de la Terre identifiée à ce jour.

Une température modérée sur cette exoplanète

L’exoplanète a été découverte par deux équipes internationales, l’une menée par le Centre d’astrophysique de l’Université de Southern Queensland, en Australie et l’autre par l’Université de Tokyo, au Japon. Elle a été identifiée par la méthode des transits (lire l’encadré ci-dessous) grâce à trois occurrences repérées dans les données du télescope spatial TESS, puis son existence a été validée par des observations de suivi menées avec l’observatoire spatial CHEOPS et des instruments au sol.

Gliese 12 b, dont le rayon est équivalent à celui de la Terre, tourne autour d’une étoile qui mesure seulement 27 % du diamètre du Soleil et dont la température est bien plus basse. Cependant, la distance qui sépare Gliese 12 de la nouvelle planète ne représente que 7 % de la distance entre la Terre et le Soleil. Si bien que Gliese 12 b reçoit 1,6 fois plus d’énergie de son étoile que la Terre du Soleil et environ 85 % de ce que la planète Vénus expérimente.

“Bien que nous ne sachions pas encore si elle possède une atmosphère, nous la considérons comme une exo-Vénus, avec une taille et une énergie similaires reçues de son étoile à celles de notre voisine planétaire du système solaire”, explique, dans un communiqué de la Royal Astronomical Society, Masayuki Kuzuhara, un des co-auteurs de l’étude parue dans les Monthly Notice of the Royal Astronomical Society.

eprésentation possible de l’aspect de l’exoplanète avec une atmosphère plus ou moins épaisse. Crédit: NASA/JPL-Caltech/R. Hurt (Caltech-IPAC).

Mais tout est une question d’atmosphère

L’estimation donnée par les chercheurs de la température de surface est basée sur le cas le plus simple: un astre dépourvu d’atmosphère. Mais pour le moment, il est impossible de dire si la planète est dans ce cas-là. Elle pourrait posséder une atmosphère similaire à celle de la Terre ou bien plus épaisse comme celle de Vénus où règne un puissant effet de serre qui augmente sa température de surface à plus de 450°C ! Une information qu’il est donc vitale de connaître pour évaluer le vrai potentiel d’habitabilité de Gliese 12 b, et notamment pour savoir si elle est susceptible d’abriter de l’eau à sa surface.

Un simulateur pour comprendre comment on détecte les planètes

Deux méthodes indirectes sont principalement utilisées pour découvrir des exoplanètes: celle des transits et celle des vitesses radiales. La première consiste à détecter les infimes variations périodiques de l’intensité lumineuse qui se produisent quand une planète passe devant son étoile. Elle permet également d’en déduire sa taille.

La seconde analyse le spectre lumineux de l’étoile: la présence d’une planète en orbite provoque des mouvements réguliers de cette dernière. Pour un observateur terrestre, l’étoile s’éloigne et se rapproche. Ces changements s’accompagnent d’un décalage vers le rouge quand elle s’éloigne et vers le bleu quand elle se rapproche. Ces très subtils décalages peuvent être observés par des spectrographes comme SOPHIE. Cette technique renseigne aussi sur la masse de l’exoplanète.

Un simulateur, mis en ligne par le Laboratoire d’astrophysique de Marseille, permet d’avoir un aperçu des courbes que doivent analyser les astronomes pour ces deux méthodes. Il est possible de faire varier plusieurs paramètres et ainsi de se rendre compte de leur impact pour les instruments qu’ils utilisent. L’étoile, dans cette simulation, est semblable au Soleil.

La présence ou non d’une atmosphère dépend en grande partie de la stabilité de l’étoile. Or, les naines rouges peuvent connaître de violents épisodes magnétiques qui peuvent irradier tout le système planétaire et littéralement souffler les atmosphères planétaires. Cela ne semble pas le cas de cette étoile qui semble relativement “calme”. Pour savoir si Gliese 12 b possède ou non une atmosphère, il faudra mener des études plus approfondies avec le télescope spatial James Webb dont les optiques sont plus adaptées à une telle détection.

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