Africa-Press – Congo Kinshasa. Du 11 juin au 5 octobre 2025 aurait dû se tenir au Palais de la découverte, enfin rouvert après cinq années de rénovation, l’exposition « IA Double Je » conçue par le Quai des savoirs et présentée à Toulouse en 2024 où elle a reçu un bel accueil. Cette exposition sur l’intelligence artificielle a été envisagée sous l’angle scientifique, afin d’en faire comprendre les principes et pas uniquement d’éblouir, comme il arrive trop souvent aujourd’hui.
Montrer « la science en train de se faire »
Quel lieu plus approprié que le Palais de la découverte pour l’accueillir, à l’occasion de sa réouverture ! Rappelons que, créé en 1937 pour l’exposition universelle, ce musée a été imaginé par Jean Perrin, prix Nobel de physique, et André Léveillé, artiste peintre, afin de montrer « la science en train de se faire » en la sortant des laboratoires pour stimuler l’intérêt de tous et susciter des vocations de chercheur. Suite au succès qu’il rencontra, le Front populaire décida de le pérenniser.
Et, ce fut ensuite un modèle pour beaucoup d’autres musées des sciences, en particulier pour l’Exploratorium de San Francisco, créé en 1969 par le physicien Frank Oppenheimer. À l’heure où certains discréditent la science auprès de l’opinion et, surtout, où il y a une désaffection des jeunes générations pour les études scientifiques, on ressent, plus encore qu’auparavant, la nécessité de tels lieux destinés à initier à l’enquête scientifique en mettant en scène des expériences et des manipulations de laboratoire.
Eveiller à la démarche scientifique
Soulignons qu’on ne se contente pas ici de piquer l’attention des citoyens et de les amuser en leur présentant des curiosités, comme le font trop d’autres musées aujourd’hui, mais qu’on aspire à les éveiller à la démarche scientifique. Au motif du retard des travaux, l’ouverture de l’exposition « L’IA Double Je » a été différée. Prions qu’il ne s’agisse pas ici d’un double jeu d’autorités qui, trop peu soucieuses de science, détourneraient le Palais de la découverte de sa vocation initiale et l’emploieraient à d’autres fins, ainsi que certains le craignent !
Par Jean-Gabriel Ganascia, professeur à Sorbonne Université, à Paris, chercheur en intelligence artificielle au LIP6 (Sorbonne Université, CNRS), ex-président du comité d’éthique du CNRS. Dernier ouvrage publié: « L’IA expliquée aux humains », Seuil, 2024.
Palais de la découverte
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