Africa-Press – Congo Kinshasa. Un drone conçu pour voler dans les conditions hostiles et l’atmosphère très peu dense de la planète Rouge a été présenté par le Centre chinois des sciences spatiales. Il ressemble ostensiblement à Ingenuity, l’hélicoptère martien fabriqué par la Nasa, qui depuis le printemps 2021 réalise une série d’exploits.
Le Centre chinois des sciences spatiales a fait savoir, le 1erseptembre 2021, qu’il développait un drone pouvant évoluer dans l’atmosphère très tenue de la planète Mars (sa densité équivaut à 1% de celle de la Terre) et qu’un prototype avait passé quelques jours auparavant – le 20 août – la phase finale d’acceptation du projet. Or cette machine ressemble à s’y tromper à « Ingenuity », l’aéronef embarqué dans la mission américaine Mars 2020 sous le ventre du rover Perseverance, qui a atterri sur la planète Rouge en février 2021 !
Le drone conçu par la Chine pourrait être équipé, à terme, d’un spectromètre analysant la géologie martienne. Crédits : NSSC/CAS
Au-delà des attentes initiales
Le drone Ingenuity, pour mémoire, mesure 50 centimètres de hauteur et 1,2 mètre d’envergure, 1,8 kilogramme à la pesée. Il est le premier engin à avoir effectué un vol motorisé sur un autre planète que la Terre. Ce vol inaugural, historique, a été réalisé le 19 avril 2021. Et s’il n’était censé décoller que cinq fois au maximum, le petit hélicoptère de la Nasa a dépassé très largement ces attentes. Il a réalisé à ce jour une douzaine de vols, parcourant plus de 2,5 kilomètres au total et volant pendant plus d’une vingtaine de minutes. Et sa mission n’est pas terminée.
Le drone Ingenuity a réalisé son vol inaugural le 19 avril 2021. Crédits : Nasa
Un design similaire
Appelé pour le moment « Drone de croisière sur Mars », le prototype qui vient d’être présenté par la Chine possède la même physionomie et architecture générale qu’Ingenuity. Comme celui-ci, il possède quatre pieds servant à stabiliser la machine au sol, deux paires de pâles particulièrement longues ainsi que deux rotors contrarotatifs tournant chacun dans un sens opposé et à très grande vitesse afin de fournir la poussée nécessaire. La Chine envisageait certes, depuis plusieurs années, de faire voler un aéronef sur la planète Rouge – un drone ou un aérostat (ballon). L’Agence spatiale chinoise a même songé, un temps, à intégrer de tels engins dans la mission Tianwen-1, qui en février 2021 a permis de satelliser le premier orbiteur martien de la Chine puis de déposer trois mois plus tard un atterrisseur ainsi que le rover Zhurong, devenant ainsi la deuxième nation après les Etats-Unis à réussir un atterrissage sur Mars.
Une impressionnante série de succès
Déjà très audacieuse pour cette première échappée martienne de la Chine, cette option n’avait donc pas été retenue. Mais l’empire du Milieu, dont le secteur spatial connait une très forte progression et une impressionnante série de succès depuis la fin des années 2010, s’est manifestement inspiré des résultats et exploits récents d’Ingenuity pour développer son propre drone. Et il le montre… ostensiblement. Selon le Centre national des sciences spatiales, l’aéronef pourrait être équipé d’une caméra mais aussi d’un spectromètre miniature – ce qui n’est pas le cas pour Ingenuity – afin de réaliser des études géologiques.
Retour d’échantillons
Reste à savoir si l’engin sera bel et bien capable de voler sur Mars. Et dans quelle future mission il pourrait être embarqué. Dans l’agenda martien de la Chine, le prochain objectif majeur qui a été pour le moment évoqué concerne une mission de retour d’échantillons semblable au programme Mars Sample Return développé par la Nasa et l’Agence spatiale européenne. Cette mission pourrait s’envoler en 2028 ou en 2030 et transportera donc peut-être avec elle ce nouveau patrouilleur martien.