Ituri : le territoire de Djugu est contrôlé à 80 % par les groupes armés, estime un député

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Ituri : le territoire de Djugu est contrôlé à 80 % par les groupes armés, estime un député
Ituri : le territoire de Djugu est contrôlé à 80 % par les groupes armés, estime un député

Africa-Press – Congo Kinshasa. Le territoire de Djugu est contrôlé à 80 % par les groupes armés, estime un député provincial de l’Ituri, élu de la circonscription électorale de Djugu.

Cette ancienne autorité communale de Mongbwalu a fait cette révélation dimanche 23 février 2025, commentant les dernières attaques meurtrières des miliciens de la CODECO dans le territoire de Djugu ayant fait plusieurs morts et d’importants dégâts matériels.

« C’est très grave et très triste. La semaine passée, c’était le massacre d’Arr et du site de déplacés de Djaiba vers Fataki, et la série semble continuer », regrette Jean-Pierre Bikilisende Badombo.

Dans sa communication parvenue à buniaactualite.cd ce lundi 24 février 2025, cet élu du peuple fait remarquer l’absence de l’autorité de l’État dans une grande partie du territoire de Djugu, prenant sa quasi-totalité.

« Le territoire de Djugu est contrôlé à 80 % par les groupes armés, dont la majeure partie par les Codeco. Donc, il y a absence totale de l’autorité de l’État sur les 80 % de l’étendue du territoire de Djugu. C’est ce qu’on appelle la défaillance de l’État, plus spécialement de l’état de siège à qui le commandant suprême des armées avait confié la mission d’imposer la paix en province de l’Ituri », mentionne-t-il.

Le député Bikilisende déplore la normalisation de la tuerie des personnes, tant civile que militaire, dans le territoire de Djugu, sans que cela alimente une réponse proportionnelle de la part du pouvoir en place.

« Tuer des populations civiles sans défense, voire tuer des militaires loyalistes par des groupes armés, semble passer pour des faits divers dans notre province. Nous sommes dans quel pays, finalement ?… Souvenons-nous que la vie humaine est sacrée (Constitution, article 16) et que nul n’a le droit d’ôter la vie d’autrui, soit-il au nom du concept complaisant et indéfendable de « provocations-représailles » avancé très largement par les animateurs de l’état de siège », affirme-t-il.

Pour cet ancien bourgmestre, rien ne peut justifier les crimes commis à Djugu, car la vie humaine est sacrée. Il exhorte les autorités de traquer tous les groupes armés sans exception, à la place de se limiter à justifier les atrocités par les concepts de provocation et de représailles.

« Puisqu’ils semblent ignorer la mission qui leur est confiée, nous rappelons aux animateurs de l’état de siège que « imposer la paix » ou encore « restaurer l’autorité de l’État » signifie « faire respecter la vie humaine, la protéger et veiller à l’intégrité physique des personnes » (Constitution, article 16). Pour ce faire, au lieu de justifier chaque massacre par le vocable susévoqué, les animateurs de l’état de siège ont reçu mission de traquer, et les présumés « provocateurs », et les présumés auteurs de « représailles », et ce, au moyen de tous les instruments de la puissance publique mis à leur disposition par l’État congolais, à savoir: l’armée (les FARDC), la police (la PNC), la justice et les services de sécurité. »

Et de conclure: « Si les animateurs de l’état de siège sont dans l’incapacité d’assurer la protection des personnes et de leurs biens, plus spécialement en territoire de Djugu, ils n’ont qu’à le déclarer haut et fort pour que les populations civiles victimes de tueries à répétition en prennent acte, au lieu de les laisser s’exposer aux massacres et aux dangers de tous ordres, tout en leur faisant croire qu’elles sont protégées par l’État congolais. Toute la population de la province de l’Ituri, y compris les groupes armés, a besoin de la paix et du retour d’une vie normale dans la société. C’est l’État congolais qui traîne. L’État congolais doit s’assumer sans délai. »

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