Africa-Press – Congo Kinshasa. Une nouvelle alerte sur les dérives des forces de sécurité vient d’être lancée par Jean Claude Katende, défenseur des droits humains et président de l’ASADHO – Association Africaine de Défense des Droits de l’Homme. Dans un message rendu public, l’activiste s’inquiète de voir certains militaires chargés de la régulation de la circulation routière utiliser des couteaux pour intimider les usagers. Une pratique qu’il juge non seulement dangereuse, mais surtout incompatible avec une mission d’ordre public.
Selon Jean Claude Katende, plusieurs militaires affectés à la gestion du trafic se présenteraient dans la rue avec des couteaux visibles, qu’ils n’hésiteraient pas à brandir face aux conducteurs. L’activiste affirme avoir été témoin de ces comportements sur le boulevard Lumumba et l’avenue Sendwe, deux axes à forte affluence de la capitale congolaise. Il décrit des scènes où des automobilistes, déjà confrontés aux embouteillages quotidiens, se retrouvent menacés par des armes blanches venant de ceux-là mêmes censés assurer leur sécurité.
Pour Katende, cette dérive constitue un signal d’alarme grave ; l’usage illégal ou arbitraire de la violence par les agents de l’État ne peut que générer des réactions en chaîne.
« La violence illégale appelle la violence », rappelle-t-il, estimant que si les conducteurs ou les convoyeurs venaient à se munir eux aussi de couteaux pour se protéger, la ville pourrait basculer dans une spirale incontrôlable. L’activiste insiste: une telle situation ouvrirait la voie à « l’installation d’une violence sans fin », où chaque interaction entre militaires et civils risquerait de dégénérer.
Jean Claude Katende exhorte les responsables de la Défense, de la Police nationale et de la circulation routière à intervenir immédiatement pour interdire cette pratique. Il rappelle que les agents affectés à la gestion du trafic doivent exercer leur mission dans un cadre strictement légal et professionnel, en utilisant des moyens reconnus par la loi, et non des armes blanches destinées à intimider la population. Selon lui, la présence de couteaux dans un contexte de régulation routière constitue une violation flagrante des normes d’encadrement des forces de l’ordre et met inutilement en danger la vie des citoyens.
Au-delà de la dénonciation, Katende appelle à une prise de conscience plus large. La confiance entre civils et forces de sécurité reste fragile en RDC, et de tels actes risquent d’aggraver le fossé existant. Il estime qu’il est urgent de renforcer la formation des militaires et policiers déployés dans les rues, afin qu’ils privilégient le dialogue, le respect des procédures et l’usage proportionné de leur autorité.
Dans sa conclusion, l’activiste insiste sur la responsabilité des autorités et rappelle que la sécurité publique ne peut être garantie que dans un climat d’ordre, de respect des droits humains et de professionnalisme.
« Que celui qui doit agir agisse pour le bien de tous », lance-t-il, appelant à une réaction rapide et concrète pour rétablir la discipline et prévenir tout risque d’escalade violente dans la capitale.
