Africa-Press – Congo Kinshasa. Fin septembre, le gouvernement avait décidé, sur instruction du président de la République, de déployer des militaires dans les rues de Kinshasa en appui à la police de circulation routière afin de juguler les embouteillages monstres qui submergent la ville. Cependant, sur le terrain, la situation demeure chaotique. Cette mesure semble inefficace. Les voies de circulation sont constamment saturées, aggravant la situation des transports en commun car des conducteurs cupides s’octroient le luxe d’augmenter le prix des trajets.
Alors que le niveau d’engorgement de la capitale a atteint son pic, les Kinois s’insurgent contre la passivité des autorités. Josiane Muleka, habitante de Kintambo, dénonce ce qu’elle qualifie de tergiversation des décideurs. À Ouragan, la trentenaire critique sévèrement la décision de l’exécutif visant à fluidifier le trafic et surtout à combattre les embouteillages chroniques. « Pour moi, c’est l’amateurisme de ceux qui nous dirigent. Nous faisons face aux mêmes problèmes, mais pas toujours de solutions efficaces. Les dirigeants passent, mais les problèmes des Kinois demeurent”, râle la jeune dame coincée dans les bouchons sur le tronçon Magasin-Socimat.
Les conducteurs à bout
“Kinshasa est invivable”. Les habitants de la mégapole aux plus de 15 millions d’âmes sont exaspérés. Klaxons, gyrophares interminables et sifflets d’agents de police et armée mobilisés sur les grandes avenues telles que Libération, Triomphal, Mondjiba, Tourisme, Nguma, Météo, Les Écuries…, les conducteurs craquent et déplorent la succession des mesures stériles. “Rien n’est nouveau. Tout ce qu’ils prennent comme décision échoue. Nous tournons en rond. On a l’impression que nos dirigeants n’ont pas le souci de la population et ne pensent qu’à leurs intérêts”, vocifère Djo Mulazi.
Depuis quelques mois, le chaos routier à Kinshasa est accentué par les travaux de réhabilitation de nombreuses artères. Dans presque toutes les communes, les chantiers ont été lancés. L’initiative du gouvernement central tend à redonner du souffle à la ville par la construction et la modernisation des routes. Si certains chantiers avancent à un rythme satisfaisant, d’autres bougent à pas de tortue, de quoi susciter la colère de la population qui en paie le lourd tribut. Les habitants décrient également la hausse du prix des transports, surtout de longues heures à passer sur la route. Une situation qui impacte négativement les activités économiques des habitants.
Tshisekedi veut libérer la capitale de l’étau des embouteillages
Le président Félix Tshisekedi avait attiré le vendredi 19 septembre l’attention du Conseil des ministres, sur la situation préoccupante des embouteillages dans la ville de Kinshasa. Selon lui, cette réalité « est devenue insoutenable pour la population ». Les embouteillages paralysent chaque jour la ville de Kinshasa et « détériorent considérablement la qualité de vie de la population ». Le chef de l’État avait insisté sur le rôle exemplaire des agents de la police de circulation, qui doivent non seulement réguler, mais aussi appliquer rigoureusement le code de la route et sanctionner « les comportements compromettant l’ordre public ». À ses yeux, la mobilité est un élément essentiel pour une capitale moderne. Elle doit cesser d’être une source d’humiliation et de perte de temps pour devenir un vecteur de dynamisme économique, de sécurité sociale, de sérénité sociale et de dignité nationale.
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