Africa-Press – Congo Kinshasa. Les médecins de Kolwezi ne décolèrent pas. Leur collègue, le docteur Emmanuel Nawej, est décédé dans des circonstances floues. L’incident s’est produit après une dispute avec un officier de la police à Kolwezi. Ce mercredi 12 novembre 2025, la Synergie des organisations de la société civile du Lualaba a exigé un procès public contre les présumés assassins. Le corps médical de la ville de Kolwezi reste également mobilisé et exige justice en faveur de l’illustre disparu.
Le médecin directeur de l’hôpital de Mupanja, docteur Emmanuel Dibu Nawej, est une figure remarquable du milieu médical à Kolwezi et dans la province du Lualaba. En effet, il œuvrait au sein de l’hôpital Mupanja, situé près du pont Lualaba. Sa mort, survenue pendant la nuit du samedi 9 au dimanche 09 novembre 2025, scandalise toute la ville de Kolwezi.
Dispute de la mort?
Tout a commencé à 20 heures locales, à la sortie du supermarché S&K à Kolwezi. Le docteur entrait dans son véhicule de marque Toyota Crown pour prendre la route. Lors de la marche arrière, il a cogné légèrement une jeep Harrier noire, véhicule appartenant à un officier de la police et secrétaire du département de la sécurité publique au commissariat provincial du Lualaba.
Par la suite, le docteur Emmanuel aurait été malmené et conduit avec brutalité au Centre de coordination des opérations de la police où il aurait subi des tortures à en mourir, indique, dans son communiqué, la Synergie de la société civile.
Les médecins de la ville de Kolwezi, en colère, ont ainsi organisé une marche pacifique ce mardi. Leur point de chute était le gouvernorat. Cependant, ils ont été brutalisés et dispersés par la police, déplorent-ils. Ils ont toutefois adressé un mémorandum au gouverneur de province.
« Nous sommes indignés de la mort de notre collègue. Ainsi, nous exigeons l’ouverture d’un procès public pour que les circonstances de l’arrestation, de la détention et de la mort du docteur Emmanuel soient élucidées », indiquent-ils. Au cours de cette altercation avec la police, des cas de blessures ont également été enregistrés parmi les médecins.
Procès public
Par ailleurs, la société civile du Lualaba condamne la répression violente des manifestants par la police. « Il s’agit d’un cas avéré de torture ayant entraîné la mort du médecin. »
Pour la société civile, cette accusation contre les officiers de la police n’est pas la première. « Rappelons au commissaire provincial de la PNC/Lualaba que, depuis sa prise de fonctions, plusieurs cas de torture ont été signalés dans les lieux de détention ».
À l’instar des médecins, vingt ONG de défense des droits de l’homme réclament également un procès public. « Nous exigeons l’ouverture de poursuites contre tous les acteurs impliqués dans ce drame. En outre, nous demandons à la justice militaire d’interpeller les présumés auteurs, d’enquêter et d’organiser un procès public ».
Pour ces acteurs de la société civile, ce procès est une nécessité. « C’est scandaleux que ceux qui sont censés nous protéger jugent bon de mettre fin à une vie à cause d’un véhicule. Les auteurs doivent également subir la rigueur de la loi publiquement ».
Ces acteurs dénoncent par ailleurs le fait que des officiers condamnés ne subissent pas leur peine. « Ils sont généralement soit libérés, soit mutés dans d’autres provinces. Et là-bas, ils poursuivent leurs comportements cruels », indiquent-ils.
« Le procès public permettra à tout le monde d’y participer et d’identifier les coupables même en route. Ensuite, on pourra réclamer leur arrestation au cas où ils seraient libérés frauduleusement », explique pour sa part Léonard Zama, coordonnateur de l’Asbl IPDHOR.
Pour calmer la tension dans le rang des médecins, Fifi Masuka, gouverneure du Lualaba, a rassuré le personnel médical. Elle s’engage, en outre, à mettre les moyens nécessaires en œuvre pour que la justice soit rendue et que la vérité éclate.
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