Africa-Press – Congo Kinshasa. Le milliardaire Jared Isaacman et l’employée de SpaceX Sarah Gillis sont sortis dans l’espace, à 700 kilomètres de la Terre, une première pour des astronautes non professionnels. La NASA a félicité SpaceX et dit que cet événement représentait « un pas de géant pour l’industrie spatiale commerciale ».
SpaceX est entrée dans l’histoire, jeudi 12 septembre, avec la toute première sortie spatiale privée, réalisée par deux astronautes non professionnels. Une entreprise risquée, retransmise en direct et visionnée par plus de 2 millions de personnes.
Cette sortie, qui a eu lieu peu avant 13 heures (heure de Paris), a été réalisée par le milliardaire, Jared Isaacman, 41 ans. Après son retour dans la capsule, Sarah Gillis, employée de SpaceX, est également sortie dans l’espace où elle a également effectué des mouvements pour tester les nouvelles combinaisons de SpaceX. Elle est ensuite à son tour retourné à l’intérieur du vaisseau afin de préparer la fermeture de l’écoutille.
« Félicitations au programme Polaris et à SpaceX pour la première sortie spatiale commerciale de l’histoire ! », a écrit le patron de la Nasa, Bill Nelson, sur X. « Le succès d’aujourd’hui représente un pas de géant pour l’industrie spatiale commerciale et le but de long terme de la NASA de mettre sur pied une économie spatiale américaine dynamique. »
Les deux sorties se sont faites à une distance d’environ 700 kilomètres de la Terre, tandis que la Station spatiale internationale (ISS) évolue à près de 400 kilomètres d’altitude. Les deux autres membres de la mission, le pilote, Scott Poteet, et une autre employée de SpaceX, Anna Menon, sont, eux, restés à bord de la capsule, afin de s’assurer que tout se passe comme prévu. Le vaisseau n’étant pas équipé de sas, l’équipage entier était exposé au vide spatial une fois l’écoutille ouverte. Le but de l’opération était notamment de tester les toutes premières combinaisons de l’entreprise d’Elon Musk, destinées au vide spatial, blanches et au look futuriste.
Quatre personnes se trouvent dans la capsule Dragan, le milliardaire Jared Isaacman, deux employées de Space X, Sarah Gillis et Anna Menon, et le pilote Scott Poteet, jeudi 12 septembre. AP
Deux ans de formation
Jared Isaacman et Sarah Gillis ne flottaient pas sans attache dans l’espace, mais se sont servis d’une structure dénommée Skywalker, placée sur l’avant de la capsule et comportant des barres, permettant de se tenir et d’effectuer des mouvements. « On donnera un peu l’impression de danser », avait expliqué Jared Isaacman au cours du mois dernier, lors d’une conférence de presse. Les combinaisons sont reliées par des cordons au vaisseau pour la fourniture en oxygène, notamment.
La sortie s’est achevée environ 1 h 45 après avoir commencé – soit bien moins que les sorties d’astronautes d’agences gouvernementales à l’extérieur de l’ISS, pendant lesquelles ceux-ci effectuent en outre des tâches très techniques.
Les quatre membres de l’équipage ont suivi plus de deux ans de formation pour préparer cette mission historique, qui a notamment englobé des centaines d’heures sur des simulateurs, du parachutisme, de la plongée sous-marine ainsi que l’ascension d’un volcan équatorien.
Au-delà de la sortie dans l’espace, l’équipage doit également tester les communications laser par satellites entre le vaisseau spatial et la vaste constellation de satellites Starlink. Ils doivent également réaliser trente-six expériences scientifiques, notamment des tests sur des lentilles de contact intégrant de la microélectronique, pour surveiller notamment les changements de pression oculaire dans l’espace.
Malgré tout, compte tenu de l’altitude et des circonstances, « le risque n’est pas de zéro, c’est certain », avait commenté pour l’Agence France-Presse (AFP) Sean O’Keefe, ancien patron de la NASA. « Et il est sans aucun doute plus élevé que tout ce qui a été accompli par le secteur commercial jusqu’ici », ajoute-t-il. Depuis la première sortie dite « extravéhiculaire » en 1965, toutes ont jusqu’ici été réalisées par des astronautes professionnels.
Exploration commerciale
Les combinaisons des quatre aventuriers sont dérivées de celles qui ont déjà été utilisées par SpaceX à l’intérieur de ses vaisseaux et ont été améliorées pour pouvoir résister à des températures extrêmes ou accroître leur mobilité. Elles sont aussi équipées d’une caméra, et des informations sur la pression, la température et l’humidité de la combinaison sont directement affichées dans le casque.
SpaceX souhaite pouvoir en produire « des millions », afin de permettre à l’humanité de devenir une espèce multiplanétaire – son but affiché. « Un jour, quelqu’un pourrait en porter une version sur Mars », c’est donc « un grand honneur » de les tester, a dit Jared Isaacman, patron de l’entreprise financière Shift4.
La mission a décollé mardi de Floride pour une durée d’environ cinq jours. Dès le premier jour, la capsule s’est aventurée jusqu’à 1 400 kilomètres d’altitude, soit plus loin que tout équipage depuis les missions lunaires Apollo, il y a plus d’un demi-siècle.
Polaris Dawn marque une nouvelle étape dans l’exploration commerciale de l’espace, son commandant, Jared Isaacman, défendant l’utilité des investissements privés pour accélérer la conquête du cosmos. Polaris Dawn inaugure le programme Polaris, annoncé il y a deux ans et demi et qui doit comporter trois missions.
Après une deuxième, similaire à celle qui est en cours, la troisième devrait être le premier vol avec équipage de la mégafusée Starship de SpaceX, actuellement en développement et destinée à des voyages vers la Lune et Mars.
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