Africa-Press – Congo Kinshasa. L’agence de santé de l’Union africaine a déclaré mardi “une urgence de santé publique” face à l’épidémie de mpox qui sévit sur le continent. Une annonce qui doit permettre de débloquer des fonds pour l’accès à des vaccins et coordonner la réponse sanitaire des États.
L’Union africaine sonne la charge contre le mpox. Son agence de santé, Africa CDC, a déclaré “une urgence de santé publique”, son plus haut niveau d’alerte, face à l’épidémie en cours dans plusieurs pays du continent, a annoncé mardi 13 août son directeur.
“Le mpox a désormais traversé les frontières, touchant des milliers de personnes à travers notre continent […]. J’annonce, le cœur lourd mais avec un engagement indéfectible envers notre peuple, envers nos citoyens africains, que nous déclarons le mpox comme une urgence de santé publique” continentale, a dit le président de l’Africa CDC, Jean Kasenya, lors d’une conférence de presse.
Jean Kasenya, président de l’Africa CDC
“Cette déclaration n’est pas une simple formalité, c’est un appel clair à l’action. C’est une reconnaissance du fait que nous ne pouvons plus nous permettre d’être réactifs. Nous devons être proactifs et agressifs dans nos efforts pour contenir et éliminer ce fléau”, a-t-il ajouté.
Cette annonce, qui va notamment permettre de débloquer des fonds pour l’accès à des vaccins et d’avoir une réponse continentale, intervient à la veille de la réunion du comité d’urgence de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour évaluer s’il faut décréter le plus haut degré d’alerte sanitaire au niveau international face à cette maladie.
Anciennement connu sous le nom de variole du singe, le mpox est une zoonose: une maladie virale qui se propage de l’animal à l’homme, mais qui peut également se transmettre entre humains par contact physique étroit avec une personne infectée par le virus.
Un nouvelle souche plus agressive
Un total de 38 465 cas ont été recensés dans 16 pays africains depuis janvier 2022, causant 1 456 décès, avec notamment une augmentation de 160 % des cas enregistrés en 2024 comparé à l’année précédente, selon des données publiées la semaine dernière par l’Africa CDC.
Le continent fait face à la propagation d’une nouvelle souche, détectée en République démocratique du Congo en septembre 2023 et baptisée “Clade Ib”, plus mortelle et plus contagieuse que les précédentes.
La “Clade Ib” fait apparaître des éruptions cutanées sur tout le corps, quand les précédentes souches étaient caractérisées par des éruptions et des lésions localisées sur la bouche, le visage ou les parties génitales.
Le mpox a été découvert pour la première fois chez des humains en 1970 dans l’actuelle RD Congo (ex-Zaïre), avec la diffusion du sous-type Clade I (dont le nouveau variant est une mutation), principalement limitée depuis à des pays de l’ouest et du centre de l’Afrique, les malades étant généralement contaminés par des animaux infectés.
En 2022, une épidémie mondiale, portée par le sous-type Clade 2, s’est propagée dans une centaine de pays où la maladie n’était pas endémique. L’OMS avait alors décrété l’alerte maximale en juillet 2022 face à cette flambée de cas dans le monde, puis l’avait levée moins d’un an après, en mai 2023. L’épidémie avait fait quelque 140 morts sur environ 90 000 cas.
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