Rome : le Cardinal Ambongo est pressenti comme potentiel successeur de François au Vatican ! (Journal catholique Crux)

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Rome : le Cardinal Ambongo est pressenti comme potentiel successeur de François au Vatican ! (Journal catholique Crux)
Rome : le Cardinal Ambongo est pressenti comme potentiel successeur de François au Vatican ! (Journal catholique Crux)

Africa-Press – Congo Kinshasa. À Rome, le Cardinal congolais Fridolin Ambongo est pressenti comme potentiel prochain souverain pontife, écrit le Journal catholique Crux. En tentant de l’étouffer, le régime de Kinshasa pourra par inadvertance contribuer à le propulser à cette position papable, affirme ce média.

En effet, le régime du président Félix Tshisekedi pourrait rendre un immense service à Ambongo en renforçant sa célébrité mondiale, le transformant potentiellement en martyr et en cause célèbre. Si tel était le cas, ce serait un résultat particulièrement ironique pour Tshisekedi, dont le grand-oncle a été évêque catholique au Congo pendant 28 ans.

Malgré ce pedigree, les relations de Tshisekedi avec la génération actuelle de hiérarques catholiques du pays, en particulier Ambongo, n’ont jamais été étroites. D’une part, Tshisekedi s’est éloigné de ses racines catholiques, pratiquant dans une méga-église pentecôtiste appelée le Centre missionnaire Philadelphie et s’entourant d’un groupe de pasteurs-conseillers pentecôtistes et évangéliques.

Plus fondamentalement, Ambongo et ses confrères évêques ont constamment critiqué Tshisekedi pour des raisons de justice sociale, accusant le gouvernement de prétendues déficiences démocratiques, de son incapacité à remédier à une situation sécuritaire désastreuse dans l’est du Congo, du rôle des intérêts miniers multinationaux dans la politique nationale. affaires, et une foule d’autres questions.

Il faut dire qu’Ambongo perpétue ainsi une grande tradition africaine et congolaise. Dans de nombreux pays africains, où la société civile est sous-développée et l’opposition politique étouffée, les églises sont souvent la seule sphère de la vie où une vision véritablement alternative peut être articulée. En conséquence, les chefs religieux jouent souvent un rôle directement politique qui, au regard des normes occidentales de séparation entre l’Église et l’État, peut sembler excessif.

Pour prendre un exemple classique, le prédécesseur d’Ambongo à Kinshasa, le regretté cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, a été président d’un « Haut Conseil de la République » de transition après la fin du régime de Mobutu Sese Seko, faisant de Monsengwo le chef de facto du pays. État. Il a ensuite également été président de transition du parlement national en 1994.

Ce qui rend tout cela pertinent pour les élections papales, c’est qu’Ambongo est récemment devenu un nouveau papabile, ou candidat au poste de pape, principalement en raison de sa gestion habile de la résistance africaine à la Fiducia Supplicans , le document hyper controversé du Vatican autorisant bénédiction des couples en union de même sexe.

En tant que président élu des Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM), Ambongo a conduit ses confrères prélats africains à rédiger une déclaration commune déclarant la Fiducia lettre morte sur le continent. Pourtant, il a publié cette déclaration avec la bénédiction du pape François et en coordination avec le cardinal Víctor Manuel Fernández, chef du Dicastère pour la doctrine de la foi et principal auteur de Fiducia , gagnant ainsi le respect à la fois des critiques du document et des partisans de le pape.

Ayant ainsi attiré l’attention sur une affaire ad intra , c’est-à-dire une question qui relève de la vie interne de l’Église, le rôle ad extra d’Ambongo est désormais sous le feu des projecteurs grâce aux efforts du gouvernement congolais pour le faire taire.

En mars, le Congo a annoncé qu’il levait une interdiction de la peine de mort vieille de deux décennies, rétablissant la peine capitale pour les cas de trahison et d’espionnage. Même si personne ne s’attend sérieusement à ce que les procureurs cherchent à mettre à mort Ambongo, les accusations de sédition dans un pays confronté à une rébellion armée ne sont pas une plaisanterie, et il est difficile de prédire à ce stade quelle pourrait être la gravité de la menace qui pèse sur Ambongo.

Si l’enquête aboutissait à des accusations ou à d’autres mesures juridiques, une conséquence prévisible serait de faire du sort d’Ambongo un sujet de préoccupation catholique mondiale, ce qui rehausserait considérablement sa visibilité.

En termes de politique papale, non seulement cela donnerait à Ambongo une plus grande reconnaissance, mais cela mettrait également en lumière des aspects de son curriculum vitae susceptibles de trouver un écho auprès des électeurs de la « continuité », c’est-à-dire des cardinaux souhaitant faire avancer le programme du pape François. Son rôle au sein de Fiducia a bien joué auprès des conservateurs, mais ses conflits avec le gouvernement congolais reposent en grande partie sur les arguments classiques du pape François.

Lorsque le pontife s’est rendu dans le pays en janvier 2023, il a dénoncé le colonialisme économique, en insistant: « Ne touchez pas à la République démocratique du Congo, ne touchez pas à l’Afrique ! Ce n’est pas une mine à démanteler, ni un terrain à piller.

Aujourd’hui, Ambongo confirme ce message, au prix d’un certain degré de risque personnel, d’une manière que les partisans de François ne peuvent s’empêcher d’admirer.

En d’autres termes, en tentant d’étouffer Ambongo, le régime congolais pourrait, par inadvertance, se révéler le meilleur directeur de campagne qu’un papabile puisse avoir – qu’il le veuille ou non.

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