Africa-Press – Congo Kinshasa. Cinq jours avant le début du conclave, le Vatican a installé, vendredi, sur le toit de la chapelle Sixtine la fameuse cheminée qui émettra la fumée blanche annonçant, à l’issue du vote des cardinaux, l’élection d’un nouveau pape.
C’est la cheminée la plus célèbre du Vatican. Chargée d’indiquer le résultat du conclave au reste du monde, la cheminée dont s’échappera bientôt fumées noire et blanche a été installée, ce vendredi 2 mai 2025, sur le toit de la chapelle Sixtine.
Peu après 9 h (7 h GMT), des pompiers ont fini de fixer le fin cylindre métallique de couleur brune, recouvert d’un capuchon, qui concentrera tous les regards à partir du 7 mai, date du début du conclave.
Depuis la place Saint-Pierre bondée, l’installation est passée plutôt inaperçue, sur le bâtiment situé à droite de la majestueuse basilique du même nom. Mais touristes et croyants savent exactement de quoi il retourne.
« C’est un moment historique, c’est très particulier d’être à Rome quelques jours après l’enterrement du pape. Cela arrive une fois dans la vie ! », s’exclame Glenn Atherton, venu de Londres.
Les 252 cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, le 21 avril à l’âge de 88 ans.
La fumée blanche s’élève de la cheminée sur le toit de la chapelle Sixtine, au deuxième jour du conclave durant lequel le pape François a été élu, le 13 mars 2013 au Vatican. © Vincenzo Pinto, AFP
Parmi eux, 133 « Princes de l’Église » âgés de moins de 80 ans et donc habilités à élire son successeur, se réuniront pour un conclave à huis clos pour une durée inconnue, mais que plusieurs cardinaux prédisent brève.
Le « Sacré Collège » compte 135 électeurs au total mais deux se sont désistés pour raisons de santé: John Njue (Kenya) et Antonio Canizares Llovera (Espagne), a précisé vendredi Matteo Bruni, le directeur du service de presse du Vatican.
Ce dernier a en revanche réfuté des informations de presse rapportant une alerte de santé, jeudi, du cardinal Pietro Parolin, qui apparaît comme un des principaux « papabili » (favoris) et qui présidera le conclave. « Ce n’est pas vrai », a-t-il assuré lors d’un point presse.
Le premier jour du conclave, mercredi, les cardinaux voteront l’après-midi, puis à partir de jeudi deux fois le matin et deux fois l’après-midi.
Pour qu’un cardinal soit élu, il doit obtenir une majorité des deux tiers, soit au moins 89 voix.
« Surprise »
Si aucun candidat n’obtient suffisamment de voix lors du premier vote du matin, les cardinaux procéderont à un second vote, et ce n’est qu’à son issue que la fumée sera émise.
Il en va de même pour la session de l’après-midi: si un pape est élu lors du premier vote, la fumée blanche apparaîtra, sinon les cardinaux procéderont à un second vote sans brûler les bulletins.
Après trois journées sans résultat, le scrutin est interrompu pour une journée de prières. Puis d’autres séries de scrutins sont organisées jusqu’à l’élection définitive.
D’ici là, les cardinaux se réunissent le matin pour des « congrégations générales » où ils échangent sur les thématiques prioritaires de l’Église. Vendredi s’est ouverte la huitième session de ces concertations à huis clos, avec plus de 180 cardinaux présents dont plus de 120 électeurs, selon Matteo Bruni.
« D’après mes informations, quatre électeurs doivent encore rejoindre Rome », a-t-il affirmé.
Les thèmes abordés par les cardinaux vendredi matin ont été, entre autres, « le besoin d’unité, le risque de contre-témoignages (sur les violences sexuelles ou les scandales financiers), la liturgie », a-t-il ajouté.
« Je pense que l’Église est en mode prière, mais elle doit aussi se mettre en mode surprise. Souvenez-vous de ce qui s’est passé avec le pape François. Et quelle surprise ! », a confié aux journalistes le cardinal salvadorien Gregorio Rosa Chávez à son arrivée.
Le jésuite argentin ne faisait pas figure de favori avant le dernier conclave, qui a abouti à son élection le 13 mars 2013.
« Nous avons de nombreuses nationalités. La périphérie est présente, c’est incroyable », a-t-il ajouté, en référence au fait que François a nommé 80 % de cardinaux, dont un nombre inédit issus de zones éloignées géographiquement de Rome ou comptant très peu de catholiques.
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