Dialogue Public-Privé dans les Pôles Économiques de Côte d’Ivoire

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Dialogue Public-Privé dans les Pôles Économiques de Côte d'Ivoire
Dialogue Public-Privé dans les Pôles Économiques de Côte d'Ivoire

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le Secrétariat Exécutif du Comité de Concertation État-Secteur Privé (SE-CCESP) a organisé une réunion en ligne de restitution de l’étude sur le Dialogue Public-Privé (DPP) dans les pôles économiques de San-Pedro, Bouaké et Korhogo. L’événement, tenu au siège du CCESP à Abidjan, a réuni les autorités préfectorales, les membres des comités locaux, ainsi que les responsables du Programme d’Amélioration du Climat des Affaires en Côte d’Ivoire (PACACI), financé par la Banque Africaine de Développement (BAD).

L’étude, réalisée par le Cabinet Bamba and Co, s’inscrit dans la vision du gouvernement visant à améliorer durablement le climat des affaires. Elle vise à établir un diagnostic clair du dialogue public-privé local, afin de fournir une base de référence pour l’évaluation et le renforcement des Comités Locaux de Concertation État-Secteur Privé (CLCESP).

Selon M. Bamba, représentant du cabinet, ce travail constitue un outil stratégique non seulement pour le CCESP, mais également pour les partenaires techniques comme la BAD. Il s’aligne avec les grandes orientations nationales, notamment le Plan National de Développement (PND) 2030.

L’étude révèle plusieurs défis majeurs rencontrés par le secteur privé dans les trois pôles économiques. Il s’agit de l’informalité persistante des activités, de la fiscalité jugée lourde: 40 % des acteurs interrogés la considèrent comme problématique, de l’accès limité au financement et à l’accompagnement entrepreneurial: notamment 80 % des acteurs concernés à San Pedro, contre 16 % à Bouaké et des problèmes d’accès au foncier

Par ailleurs, la connaissance des réformes économiques reste hétérogène selon les zones: 75 % des acteurs à San Pedro, 64 % à Bouaké, et seulement 50 % à Korhogo déclarent en connaître au moins une.

En ce qui concerne le fonctionnement des plateformes de dialogue, la perception varie: 81 % des acteurs à San Pedro se disent satisfaits, tandis que 37,5 % à Bouaké le jugent « moyen ». À Korhogo, 63 % saluent l’engagement des parties prenantes malgré des marges de progression.

L’étude pointe plusieurs faiblesses dans l’organisation du dialogue local: absence d’acteurs clés tels que les Centres de Gestion Agréés (CGA), la société civile, et les institutions financières, ainsi qu’un manque de mécanismes de suivi-évaluation.

Pour y remédier, elle recommande, une meilleure structuration du dialogue local autour des priorités régionales, le renforcement des capacités des CLCESP, l’institutionnalisation des journées économiques locales, l’intégration active des banques et de la société civile dans les comités.

Les Secrétaires Généraux représentant les préfets de région, ainsi que les membres des comités locaux, ont exprimé leur intérêt pour les résultats de cette étude. Mme Mariam Fadiga Fofana, Secrétaire Exécutif du CCESP, a salué l’engagement des autorités locales, du secteur privé, de la Chambre de Commerce et du PACACI, soulignant que le modèle ivoirien de dialogue public-privé fait aujourd’hui figure de référence dans la sous-région UEMOA et au sein de la CEMAC.

Elle a également rappelé que cette étude, conjuguée à la mise en place d’un baromètre du climat des affaires, servira à bâtir un système de suivi-évaluation des progrès réalisés chaque année par les plateformes locales.

Mougo Komenan, Coordonnateur du PACACI, a réaffirmé le soutien de son programme à cette initiative, estimant que le rapport constitue un document de référence pour guider l’action de l’État dans le renforcement du dialogue public-privé en région.

«Ce travail de diagnostic est essentiel pour prendre des décisions éclairées et accélérer la transformation structurelle de notre économie », a-t-il conclu.

Cette session de restitution est la troisième du genre, après celles organisées les 23 avril et 14 mai 2025 pour les membres des comités locaux de San Pedro, Bouaké et Korhogo. À noter que les plateformes locales ont été créées respectivement en 2019 (San Pedro), 2021 (Bouaké) et 2024 (Korhogo).

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