Africa-Press – Côte d’Ivoire. Un nouveau cap vient d’être franchi dans la coopération régionale pour la sécurité maritime. L’Autorité nationale chargée de l’Action de l’État en Mer (ANCAEM), l’Académie Régionale des Sciences et Techniques de la Mer (ARSTM) et l’Institut de Sécurité Maritime Interrégional (ISMI) ont officialisé un partenariat stratégique pour renforcer les compétences des acteurs béninois œuvrant sur les côtes du golfe de Guinée.
Réunis au siège de l’ANCAEM à Cotonou, les représentants des trois institutions ont apposé leurs signatures sur une convention de partenariat qui marque une étape majeure dans la structuration de la formation maritime au Bénin. L’accord, d’une durée initiale de trois ans renouvelables, vise à professionnaliser les personnels impliqués dans l’Action de l’État en Mer: Marine nationale, Douanes, Gendarmerie, Police, pêche, Ports, Environnement, et bien d’autres administrations concernées.
Le contre-amiral Fernand Maxime Ahoyo, préfet maritime du Bénin, a salué une “volonté commune de construire une gouvernance maritime solide, résiliente et indépendante dans le golfe de Guinée.” Il a également souligné que cette collaboration dépasse la simple coopération technique pour devenir un véritable outil de souveraineté.
Le colonel Aké Lazare Abé, représentant du Directeur général de l’ARSTM, a rappelé l’historique de cette collaboration déjà effective sur le terrain. L’ISMI, né à la suite du sommet de Yaoundé en 2013, a depuis 2015 formé de nombreux cadres civils et militaires pour faire face aux menaces grandissantes en mer: piraterie, pêche illégale, trafic illicite, et pollution marine.
À titre d’exemple, il a cité la gestion efficace de l’échouement du remorqueur SPSL UDEME en juin 2024, qui a été maîtrisé sans conséquences environnementales majeures grâce à l’intervention coordonnée des autorités béninoises — un cas qui illustre l’importance d’une formation de qualité.
Ce partenariat prévoit non seulement une offre de formation initiale et continue adaptée aux réalités du terrain, mais également l’intégration d’experts béninois dans les modules d’enseignement dispensés par l’ARSTM et l’ISMI. Cette ouverture favorisera l’enrichissement mutuel des connaissances et le renforcement des capacités locales.
Une dizaine de cadres béninois avaient déjà été formés en 2022 dans le cadre d’un précédent programme. Avec cette nouvelle convention, l’objectif est désormais d’institutionnaliser ces efforts et d’élargir leur portée.
Avec son port stratégique de Cotonou et son ouverture sur le golfe de Guinée, le Bénin entend consolider son rôle dans la construction d’une économie bleue durable. Cela passe nécessairement par la professionnalisation de ses acteurs maritimes et une coordination efficace entre les différentes institutions impliquées dans la gestion de l’espace maritime.
Le soutien de l’Agence belge de développement (ENABEL), représentée lors de la cérémonie par M. Corbel, chef du projet ProPORTS, atteste de l’importance internationale de cette dynamique. L’implication du Royaume de Belgique comme partenaire financier renforce la portée régionale de cette initiative.
Cette convention n’est pas un simple document administratif. Elle constitue un véritable outil opérationnel pour transformer les défis en opportunités et garantir une meilleure maîtrise de l’espace maritime national. Elle s’inscrit dans un mouvement plus large, à l’échelle du golfe de Guinée, visant à faire de la mer un moteur de développement plutôt qu’un foyer d’insécurité.
En scellant ce partenariat, l’ANCAEM, l’ARSTM et l’ISMI posent les fondations d’une coopération durable, au service de la sécurité et de la souveraineté maritimes du Bénin et de la région ouest-africaine.
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