PDCI S’Oppose À Une Nouvelle Candidature D’Ouattara

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PDCI S'Oppose À Une Nouvelle Candidature D'Ouattara
PDCI S'Oppose À Une Nouvelle Candidature D'Ouattara

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le paysage politique ivoirien vient d’être secoué par l’annonce, le mardi 29 juillet 2025, de la candidature du président Alassane Ouattara à un nouveau mandat. Une déclaration faite à travers une vidéo largement diffusée sur les chaînes de télévision nationales et sur les réseaux sociaux, et qui suscite déjà de vives réactions au sein de l’opposition.

Parmi les premiers partis à réagir, le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire – Rassemblement Démocratique Africain (PDCI-RDA) exprime son indignation et dénonce ce qu’il qualifie de « dérive autocratique » menaçant les fondements républicains du pays.

Dans sa prise de position officielle à travers le député Simon Doho, le PDCI-RDA rappelle que l’article 55 de la Constitution de la République de Côte d’Ivoire limite le nombre de mandats présidentiels à deux. Selon le parti, cette nouvelle candidature constitue une violation manifeste de la Loi fondamentale, et s’inscrit dans la continuité d’un processus entamé depuis 2020.

À cette époque, après avoir déclaré devant le Congrès qu’il ne briguerait plus de mandat, le président Ouattara avait tout de même opté pour un troisième mandat en invoquant la « force majeure », une décision qui avait engendré de graves tensions et de nombreuses pertes en vies humaines.

Aujourd’hui, l’annonce d’un nouveau mandat apparaît, selon le PDCI-RDA, comme un nouveau passage en force, qui piétine non seulement la Constitution mais également la parole donnée. Un acte politique jugé dangereux pour la paix sociale, la cohésion nationale et la stabilité institutionnelle de la Côte d’Ivoire. Le parti, dirigé par Cheick Tidjane Thiam, affirme que cette initiative présidentielle n’a rien à voir avec les aspirations du peuple ivoirien mais répond plutôt à une ambition personnelle sans vision collective.

Dans le même élan, le PDCI-RDA revient sur les exclusions politiques qui fragilisent, selon lui, le processus démocratique: l’éviction de personnalités majeures telles que Tidjane Thiam, Laurent Gbagbo, Guillaume Soro ou encore Charles Blé Goudé est interprétée comme une manœuvre orchestrée pour verrouiller la compétition électorale. Depuis 2024, accuse le parti, le pouvoir en place a tourné le dos à tout dialogue politique, instaurant à la place un climat de peur, fait d’arrestations, d’intimidations, de détentions arbitraires et d’enlèvements ciblés.

Face à cette situation qu’il qualifie d’extrêmement grave, le PDCI-RDA appelle les citoyens ivoiriens à rester mobilisés dans le calme et le respect des lois, afin de défendre la démocratie et le respect de la Constitution. Le parti en appelle également à la responsabilité de toutes les forces sociales, politiques, religieuses, coutumières, ainsi qu’à la diaspora, pour unir leurs voix dans la construction d’un État de droit inclusif et durable.

Enfin, le parti s’adresse solennellement aux garants nationaux et internationaux de l’ordre démocratique. Le Conseil Constitutionnel, ainsi que les grandes institutions telles que les Nations Unies, l’Union africaine, la CEDEAO ou encore l’Union européenne, sont interpellés afin qu’ils usent de tous les leviers diplomatiques et juridiques à leur disposition pour prévenir une nouvelle crise en Côte d’Ivoire, dans une sous-région déjà fortement fragilisée.

En conclusion, Cheick Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA en exil en France depuis avril et suspecté de destabilisation, renouvelle son appel au dialogue national inclusif, seul cadre capable de garantir l’organisation d’une élection présidentielle véritablement apaisée.

Celui qui aura fauté en s’inscrivant sur la liste éléctorale avant d’avoir renoncé à sa natinalité française, qui lui vaudra d’en être exclu et donc de ne pouvoir compétir à la présidentielle à venir, en appelle au sursaut du président Ouattara et de son gouvernement pour prendre enfin le chemin d’une espérance nouvelle, débarrassée des intérêts personnels, et tournée vers une Côte d’Ivoire fraternelle, démocratique et prospère.

Pour le parti, secoué par des crises internes depuis le décès du « roi » Bédié et affaibli financièrement, il n’y a pas de sacrifice trop grand lorsqu’il s’agit de sauver la nation d’un naufrage et d’ouvrir la voie à un avenir digne et stable pour les générations futures.

Avant de savoir si le parti présentera un candidat éligible pour la candiature à la présidentielle d’octobre prochain, Bédié parti, reste à observer quel sera le score du PDCI version Thiam ou autre, aux prochaines législatives pour déterminer son réel poids politique.

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