Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le choix de ONPCC-CI (Organisation Nationale des Producteurs de Café-Cacao de Côte d’Ivoire) pour le contrôle de la filière ne semble pas faire l’unanimité au sein des producteurs.
C’est le cas de Monsieur Yao Kra, planteur à San Pedro. L’homme auréolé de plusieurs prix et reconnu dans la région du Bas-Sassandra comme un important acteur de la filière café-cacao, dénonce dans un entretien accordé à KOACI, le choix de l’ONPCC-CI pour conduire la filière au sein de l’Organisation Interprofessionnelle Agricole (OIA), censée constituer un instrument fédérateur et représentatif des acteurs de ladite filière.
« (…) J’ai fondé la coopérative COPALBA, que j’ai dirigée pendant 17 ans avant de céder la place à d’autres. Aujourd’hui, je suis responsable de la coopérative Awari, située à San Pedro. J’ai été distingué comme meilleur promoteur de la filière café-cacao le 25 janvier 2010 par le groupe SAFACOM, dirigé par Adama Sanogo, et le 20 janvier 2013, appelé à Abidjan, j’ai été primé meilleur artisan de Côte d’Ivoire pour mon engagement social et pour la cohésion dans la filière. Le 20 avril 2018, l’Union Nationale des Enfants de Planteurs de Café-Cacao de Côte d’Ivoire m’a nommé ambassadeur du monde agricole, et le 21 mars 2020, la Première Dame m’a décerné un prix de reconnaissance pour le travail accompli dans la lutte contre le travail des enfants dans la cacaoculture », rapporte-t-il avant de rentrer dans le vif du sujet.
« Aujourd’hui, je veux parler de la filière et des décisions qui concernent les producteurs. Il y a deux entités principales: l’ONPCC-CI, récemment créée, et l’ASPCACC-CI, ancienne organisation. L’ONPCC-CI a été choisie pour travailler avec l’OIA, mais je ne suis pas d’accord avec cette orientation. Je ne suis pas contre quelqu’un en particulier, mais je dis que les vrais producteurs doivent être écoutés. L’ASPCACC-CI, qui est présente dans toutes les délégations régionales, départementales, et même dans les villages et campements, connaît réellement les problèmes des producteurs et a contribué à l’amélioration des prix et des conditions de travail. Les producteurs représentent plus de 40 % de l’économie nationale, et il est essentiel que ceux qui prennent les décisions comprennent notre réalité. »
Enfin, le producteur Yao Krah dit ne pas être contre une organisation en particulier, et qu’il défendrait ainsi, l’intérêt des producteurs.
« Je veux que la filière reste au service des vrais acteurs, pour que leur travail et leur vie soient respectés », a-t-il conclu.
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