Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le secteur immobilier en Côte d’Ivoire se trouve à un carrefour stratégique où les défis et les opportunités se croisent, notamment dans le domaine du logement social. Cette situation a été mise en lumière lors de la Journée Risques, organisée par la Banque Nationale d’Investissement (BNI) le 18 septembre 2025. L’événement, qui a réuni plusieurs acteurs clés du secteur, a offert une tribune au Directeur Général du Logement et du Cadre de Vie, Célestin Koalla, pour discuter des enjeux actuels et des perspectives du secteur immobilier ivoirien.
Le directeur a souligné l’importance du financement dans le développement du logement social. En effet, les acteurs principaux du secteur, à savoir les promoteurs immobiliers et les souscripteurs, dépendent fortement du soutien financier des institutions bancaires pour réaliser des projets immobiliers. La BNI, en particulier, joue un rôle crucial en soutenant le financement de l’habitat social, un secteur d’une importance capitale pour le développement économique et social du pays.
L’un des défis majeurs identifiés par Koalla est l’accès au financement à long terme à des taux d’intérêt compétitifs. Bien que des efforts aient été faits pour réduire les taux d’intérêt, il demeure difficile d’atteindre des taux aussi bas que ceux appliqués dans d’autres pays. L’objectif est néanmoins d’obtenir des taux d’intérêt aussi bas que possible, autour de 4 à 5 %, ce qui constituerait une avancée importante pour les promoteurs immobiliers et les souscripteurs.
Malgré ces défis, des opportunités existent pour renforcer le secteur immobilier. Le déficit en logements dans le pays est estimé à 800 000 unités, créant une demande significative pour le logement social. De plus, le taux de bancarisation en Côte d’Ivoire n’atteignant que 30 %, il existe une énorme opportunité pour les banques d’élargir leur portefeuille de clients, notamment à travers le financement de projets immobiliers sociaux.
Dans cette dynamique, plusieurs réformes ont été mises en place pour améliorer la situation. Une des actions phares est la création de la Commission Nationale d’Attribution de Logements Sociaux, qui sera chargée de sélectionner les bénéficiaires des programmes de logement social. Cette commission mettra en avant les demandes des Ivoiriens vivant dans des conditions précaires, notamment ceux issus du secteur informel ou résidant dans les quartiers à forte densité de population et à risques.
Ces réformes visent à garantir un accès équitable au logement pour les Ivoiriens les plus vulnérables, en particulier ceux vivant dans les zones urbaines précaires. Parmi les critères prioritaires pour bénéficier de ces logements figurent la situation professionnelle (notamment pour les travailleurs du secteur informel) et la résidence dans des quartiers à risques. Le gouvernement a également pris des mesures pour intégrer des familles nombreuses dans le processus de sélection, reconnaissant la difficulté que représentent des conditions de logement adaptées pour les familles de grande taille.
Le ministre de la Construction et de l’Urbanisme a souligné que l’objectif principal des réformes actuelles est de sauver des vies, en permettant à ceux qui vivent dans des conditions précaires de bénéficier d’un logement sûr et décent. Ainsi, ces mesures sont non seulement une réponse aux besoins immédiats de relogement, mais elles s’inscrivent dans une vision plus large de développement urbain durable et d’amélioration des conditions de vie.
En conclusion, le secteur immobilier ivoirien fait face à des défis significatifs, notamment en termes de financement et d’accès à un logement décent. Toutefois, des opportunités existent, entre autres grâce à l’engagement de la BNI et des réformes gouvernementales en cours. Le secteur est en pleine mutation et devrait jouer un rôle clé dans le développement social et économique du pays dans les années à venir.
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