Africa-Press – Côte d’Ivoire. Adoptée en Conseil des ministres ce mercredi 1er octobre 2025, la communication conjointe du ministère des Mines, du Pétrole et de l’Énergie et du ministère des Finances fait le point sur les flux physiques et financiers du secteur énergie pour l’année 2024. Entre performances solides dans le pétrole, légère contraction du gaz naturel, et reprise du secteur électrique, le paysage énergétique présente un bilan contrasté.
Sur la période du 1er janvier au 31 décembre 2024, la production nationale de pétrole brut s’est élevée à 16,1 millions de barils, soit une moyenne de 44 000 barils par jour. Ce volume représente une hausse de 50 % par rapport à l’année précédente. Cette performance s’explique principalement par la mise en production du champ Baleine en août 2023, considéré comme l’un des plus prometteurs de la région.
La production de gaz naturel est estimée à 2,4 milliards de m3 sur l’année, soit une moyenne journalière de 6,6 millions de m3. Cela représente une baisse de 3 % par rapport à 2023. Cette diminution est principalement due à une baisse des ventes sur le bloc CI-27, conséquence de la faible demande en gaz du secteur de l’électricité, affecté par l’indisponibilité de la centrale thermique d’Azito IV.
Paradoxalement, la valorisation de la part de l’État dans la production de pétrole et de gaz est en baisse de 14 %, s’établissant à 357,2 millions de dollars américains, soit 216,7 milliards de francs CFA. Ce recul est vraisemblablement lié aux effets conjoints de la volatilité des cours internationaux et des mécanismes contractuels de partage de production.
Les droits émis sur les produits pétroliers ont atteint 627,7 milliards de francs CFA fin décembre 2024, contre 365,7 milliards un an plus tôt, soit une hausse spectaculaire de 71,63 %. Cette évolution reflète à la fois une amélioration des mécanismes de recouvrement et une hausse des volumes commercialisés.
La production brute nationale d’électricité, hors importations, a atteint 14 000 GWh en 2024, en hausse de 4,3 % par rapport à 2023. La répartition par source montre une domination persistante du thermique avec 10 000 GWh (75,13 %), suivi de l’hydroélectrique avec 3 000 GWh (24,5 %), et enfin le solaire, encore marginal, avec 51 GWh (0,37 %).
Fait marquant: le solde d’exploitation du secteur (incluant les charges liées aux travaux sur le réseau) affiche un excédent de 8,7 milliards de francs CFA, contre un déficit de 97,8 milliards en 2023. Cette amélioration témoigne d’une gestion plus efficace et d’un retour progressif à la soutenabilité financière du secteur électrique.
Malgré une baisse des revenus directs de l’État, l’année 2024 marque une avancée stratégique dans le secteur énergétique avec la montée en puissance du champ Baleine, la stabilisation du secteur électrique, et des perspectives positives pour les années à venir. La consolidation de ces acquis sera cruciale pour répondre à la demande croissante en énergie, tout en assurant une rentabilité accrue pour l’économie nationale.
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