Africa-Press – Côte d’Ivoire. Alors que la marche pacifique annoncée par le front commun de l’opposition contre un quatrième mandat du président sortant a été officiellement reportée, les autorités ivoiriennes ont tout de même déployé d’importants dispositifs sécuritaires dans la capitale économique.
Prévue initialement pour ce samedi 4 octobre, la manifestation portée par les principales forces de l’opposition, notamment le PDCI-RDA et le PPA-CI, visait à dénoncer ce qu’elles considèrent comme un « mandat illégal » du chef de l’État sortant. Bien que le report ait été annoncé dans la journée du vendredi, les autorités semblent ne rien laisser au hasard.
Dans plusieurs quartiers stratégiques d’Abidjan, une présence sécuritaire inhabituelle a été observée dès les premières heures de la matinée. À Cocody, des policiers et gendarmes étaient visibles le long du boulevard Latrille, notamment aux abords du centre commercial Sococé, au carrefour La Vie, et aux environs de la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI). Le même dispositif a été déployé sur le boulevard Félix Houphouet Boigny (ex VGE) où des cargos de l’escadron de Koumassi et de policiers sont stationnés à des carrefours stratégiques.
Des unités mobiles patrouillent également dans les communes voisines, notamment Yopougon, Abobo et Treichville. Ce quadrillage du territoire semble viser à prévenir toute tentative de rassemblement spontané ou de débordement.
Depuis plusieurs jours, des rafles nocturnes sont signalées dans certaines communes, semant l’inquiétude parmi les habitants. Si aucune déclaration officielle n’a été faite à ce sujet, ces rafles viennent accentuer le climat de tension à l’approche de l’élection présidentielle prévue pour le 25 octobre 2025.
Face à un contexte politique tendu et des risques de troubles, les autorités ont annoncé la mobilisation de plus de 40 000 éléments des forces de sécurité pour encadrer le processus électoral. Ce dispositif exceptionnel vise à garantir le bon déroulement du scrutin, dont l’issue s’annonce disputée.
Malgré ce report stratégique de la manifestation, des cadres de l’opposition radicale, même si de moins en moins « suivis », assurent maintenir la pression. Faute de mieux, ils appellent quand même à la mobilisation citoyenne tout en évitant la confrontation directe. Le front commun a annoncé une nouvelle date pour sa marche. Les prochains jours nous situeront.
Si la date de l’élection présidentielle approche à grands pas, loin des tensions d’hier et le trauma de 2011, la Côte d’Ivoire n’a jamais été aussi calme depuis lors. Entre contestation du pouvoir en place par des mouvements affaiblis avec le temps et le manque de moyens, indifférence popolaire palpable mais mobilisation sécuritaire d’usage comme pour rassurer les plus craintifs.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Côte d’Ivoire, suivez Africa-Press