Africa-Press – Côte d’Ivoire. La Cour des comptes a présenté, ce jeudi 13 novembre 2025, son rapport sur l’exécution du budget de l’État pour l’exercice 2024 devant les députés de l’Assemblée nationale.
La séance, présidée par Adama Bictogo, Président de l’Assemblée nationale, a permis aux élus d’examiner en détail les performances financières de l’État et les recommandations de l’institution supérieure de contrôle.
Le Président de la Cour des comptes, Diomandé Kanvaly, a exposé les principales conclusions du rapport, mettant en lumière les progrès réalisés en matière d’efficacité budgétaire, mais aussi les défis persistants pour assurer une meilleure discipline dans la gestion des deniers publiques.
Adopté en équilibre par la Loi de Finances n°2023-1000 du 18 décembre 2023, le budget initial de l’État pour 2024 s’élevait à 13 720,7 milliards F CFA. Après ajustements en cours d’exercice, il a été porté à 13 837,5 milliards F CFA.
L’exécution budgétaire a atteint 13 831,9 milliards F CFA, soit un taux global de 99,95 %.
Dans le détail les recettes budgétaires sont 6 200,2 milliards F (94,2 % de réalisation), les dépenses budgétaires: 8 899,1 milliards F (97,4 % d’exécution), les Comptes Spéciaux du Trésor, 1 222,6 milliards F (100 % d’exécution), les ressources de trésorerie: 6 033,2 milliards F (110,7 %) et les charges de trésorerie: 3 475,4 milliards F (106,8 %)
Ces résultats dégagent un solde budgétaire déficitaire de 2 698,9 milliards F, compensé par un excédent de trésorerie de 2 967,6 milliards F, soit un solde global positif de 268,7 milliards F CFA.
Sur le plan macroéconomique, la Cour a souligné une situation globalement stable: le PIB nominal: 52 742,4 milliards F, le Solde budgétaire global (dons compris) / PIB: 0,51 %, l’Inflation moyenne annuelle: 3,8 %, la Dette publique / PIB: 59,5 % et la Masse salariale / Recettes fiscales: 40,43 %
Ces chiffres traduisent, selon la Cour, une gestion maîtrisée malgré un contexte économique international encore fragile.
Outre l’exécution budgétaire, la Cour des comptes a présenté son audit de performance des programmes publics pour la gestion 2024.
Cet audit a porté sur 120 programmes répartis dans 34 sections budgétaires, à l’exclusion des Comptes Spéciaux du Trésor.
La Cour a constaté que plusieurs ministères continuent d’utiliser des indicateurs d’activité, mesurant davantage les moyens déployés que les résultats ou impacts réels sur les citoyens. Certaines insuffisances ont également été relevées dans la qualité des Rapports Annuels de Performance (RAP).
Pour remédier à ces limites, la Cour des comptes a formulé plusieurs recommandations, au Ministère de l’Équipement et de l’Entretien routier: renforcer la planification et l’exécution des marchés afin d’atteindre les objectifs fixés en matière d’infrastructures routières. Au Ministère de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de la Salubrité: améliorer la gestion des financements extérieurs et veiller à la réalisation effective des projets prévus. Au Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant: mettre en place un protocole garantissant la disponibilité des pièces justificatives des dépenses exécutées directement par les bailleurs.
En conclusion, la Cour des comptes a attesté que l’exécution budgétaire et les programmes publics de 2024 ont été globalement satisfaisants.
Elle a toutefois appelé à renforcer la culture de la performance, la transparence et la redevabilité au sein de l’administration publique, afin d’assurer une meilleure efficacité dans l’utilisation des ressources de l’État.
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