Législatives Côte d’Ivoire Candidats Indépendants Forts

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Législatives Côte d'Ivoire Candidats Indépendants Forts
Législatives Côte d'Ivoire Candidats Indépendants Forts

Par Florence Richard

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Cadres recalés par leur parti ou jeunes avides de se lancer en politique, plus de la moitié des candidats à l’élection du 27 décembre se lancent dans la course sans étiquette.

Ils représentent près de 60 % des candidats retenus par la Commission électorale indépendante (CEI). Six cent soixante-neuf indépendants s’apprêtent à battre campagne en vue des législatives du 27 décembre prochain. Ils étaient déjà majoritaires lors des scrutins de 2016 et 2021.

Cette année-là, seuls 26 d’entre eux étaient parvenus à se faire élire dans l’une des 205 circonscriptions que compte le pays, tandis que le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) s’était octroyé 137 des 255 sièges.

« Agir au nom de l’intérêt général »

Des statistiques qui ne démotivent pas Arthur Banga, chercheur spécialiste des questions de défense à l’université Félix-Houphouët-Boigny d’Abidjan, qui présente pour la première fois sa candidature, à Aboisso-commune. « L’idée pour moi est de faire de l’Assemblée nationale un vrai lieu de débat et de construction de lois, mais aussi d’associer les populations aux prises de décision », précise-t-il à Jeune Afrique, convaincu que son action dans l’hémicycle peut être porteuse de changement.

Personnalité médiatique, il assure n’avoir jamais été approché par un parti avant de prendre sa décision, ni en avoir démarché un. « J’ai voulu être un indépendant au sens propre du terme, pas un dissident devenu indépendant », affirme celui qui affrontera quatre candidats dans cette circonscription du sud-est de la Côte d’Ivoire. Il s’agit du député sortant Aboubakari Cissé (RHDP), du candidat du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) Alfred N’Gouan, ainsi que de deux autres candidats indépendants.

Autre intellectuel à franchir le pas, le politologue Geoffroy-Julien Kouao a annoncé ce mercredi sa candidature à Yopougon « pour agir au nom de l’intérêt général et non des intérêts partisans ». « Je participe depuis une décennie au débat public dans notre pays. Le moment est venu pour moi de mettre en pratique mes idées politiques », écrit-il sur sa page Facebook. Il sera notamment opposé à un poids lourd de la majorité présidentielle, le président de l’Assemblée nationale et maire de Yopougon, Adama Bictogo, et au candidat du PDCI, Dia Houphouët Augustin.

Députés sortants… non reconduits

À Bouaflé-commune, ce sont dix candidats indépendants qui en affronteront trois autres issus des partis. Parmi ces « sans étiquette » figure le député sortant RHDP Issiaka Koné, 49 ans, dont la candidature n’a pas été retenue par sa formation. Une décision qu’il a apprise brutalement, à la diffusion de la liste complète, sans avoir été averti en amont.

Et quelle ne fût pas sa surprise de constater que le RHDP lui avait préféré son oncle, l’ancien ministre de l’Économie et des Finances Adama Koné. « Je ne mets pas en cause le parti. Je pense qu’il y a eu du lobbying jusqu’au plus haut niveau », estime Issiaka Koné, interrogé par Jeune Afrique. Ce dernier compte désormais sur sa popularité et son bilan pour l’emporter à nouveau, conscient par ailleurs que, sans le RHDP derrière lui, ses moyens seront plus limités pour battre campagne.

En cas de victoire, il assure qu’il rejoindra le groupe parlementaire de sa formation politique: « Je suis profondément RHDP et “Alassaniste” à mort, cela ne change pas. » En 2021, plusieurs candidats indépendants avaient ainsi rallié le RHDP après le scrutin. Parmi les autres sortants de la majorité à avoir été recalés on retrouve le député de Man, dans la région du Tonkpi (ouest), Sidiki Konaté, qui qualifie sa décision de partir en indépendant de « difficile mais nécessaire » et promet « une campagne silencieuse, civilisée, efficace et très ciblée ».

Sanctions

Du côté du PDCI, Maurice Kakou Guikahué, député depuis 2016 à Gagnoa, mènera lui aussi une candidature indépendante « par devoir ». L’ancien secrétaire exécutif en chef avait quitté son poste de conseiller politique du patron de la formation politique, Tidjane Thiam, en mai dernier, expliquant renoncer à « [s’]accommoder avec les méthodes actuelles de gouvernance » du PDCI. Dans une récente interview au média 7info, il avait dénoncé « un manque de respect » à propos de la lenteur de la publication de la liste des candidats retenus par son parti pour ces législatives. À Daoukro, fief de l’ancien président Henri-Konan Bédié, le député sortant Olivier Akoto ne sera pas cette fois parrainé par le PDCI et a choisi de se présenter en indépendant.

Enfin, une vingtaine de cadres du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI, parti de Laurent Gbagbo) ont décidé de déposer leur candidature, malgré l’annonce de l’ancien président de boycotter le scrutin pour protester notamment contre « un environnement sociopolitique délétère, marqué par la répression, les persécutions et le harcèlement judiciaire ». Parmi eux, son ancien gendre Stéphane Kipré, vice-président exécutif du PPA-CI qui se présente à Gboguhe, dans l’ouest du pays, et Georges Armand Ouégnin, vice-président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, candidat à Grand-Bassam. Tous ont depuis été démis de leurs fonctions.

Source: JeuneAfrique

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