Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le directeur général de l’Autorité de radioprotection de sûreté et sécurité nucléaires (ARSN), Georges Alain Monnehan, a fait, mercredi 08 décembre 2021 à Abidjan, un plaidoyer auprès des députés membres de la commission de la recherche, de la science, de la technologie et de l’Environnement (CRSTE), aux fins d’obtenir d’eux un appui dans sa dynamique d’obtenir une modification de la loi régissant sa structure.
Ce plaidoyer s’inscrit dans le cadre d’une séance d’information parlementaire sur « La sûreté et la sécurité nucléaires en Côte d’Ivoire ». M. Monnehan a expliqué qu’en tant que membre de l’Agence internationale de l’énergie nucléaire depuis 1963, sa structure qui fonctionne depuis 2017 est confrontée à d’énormes difficultés financières, techniques, de siège, d’insuffisance de ressources humaines, de matériel adéquat du fait de la vétusté.
Il a relevé que son entité compte seulement 38 agents parmi lesquels 18 inspecteurs assermentés. Concernant le budget, il a déploré qu’il soit en constante décroissance. « En 2020, nous avons eu un budget de 849 millions FCFA, 750 millions FCFA en 2021 et 500 millions FCFA pour 2022. Nous n’arrivons pas à recouvrer nos fonds, même au plan institutionnel », a-t-il confessé.
Selon le directeur, pour la surveillance des personnes exposées aux rayonnements ionisants, l’ARSN ne dispose que de deux lecteurs de dosimètre, de neuf radiamètres fonctionnels, d’un seul appareil de contrôle qualité fonctionnel. Il a ajouté que sa structure a reçu cette année, un spectromètre GAMMA haut de gamme pour l’analyse des échantillons environnementaux, mais pas encore utilisé du fait de l’exiguïté de ses locaux.
« Nous avons besoin d’un siège bâti sur 5 ha au moins pour nous équiper de laboratoires au lieu de nous rendre au Ghana pour faire analyser nos échantillons. Ce siège abritera aussi des bunkers souterrains pour le stockage des sources nucléaires dangereuses comme des bombes. Et également de matériels pour étalonner régulièrement nos appareils de mesures sur place au lieu de nous rendre au Ghana ou en Algérie », a-t-il indiqué.
En Côte d’Ivoire, a relevé le directeur de l’ARSN, l’on utilise certes une technologie nucléaire pacifique mais celle-ci n’est pas sans dangers pour nos populations. C’est fort de cela que l’Etat de Côte d’Ivoire a mis en place l’ARSN dont la mission est non seulement de renforcer la protection de la population, des biens et de l’environnement face aux risques de l’utilisation des sources de rayonnement ionisant, mais aussi de conseiller, sensibiliser, contrôler et veiller à la conformité des installations et des activités en adéquation avec les enjeux nationaux, régionaux et internationaux.
Pour Pr Monnehan, la présence de la structure auprès des députés est de les inviter à soutenir l’organe à travers les textes qu’ils portent à leur connaissance puisque l’ARSN a pour projet de faire modifier la loi la régissant actuellement.
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