Africa-Press – Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, cherche à développer son secteur minier longtemps sous-exploité pour diversifier ses revenus. Le pays ambitionne de porter la production d’or à 65 tonnes d’ici 2025. « Notre pays s’est résolument engagé […] à faire du secteur minier le deuxième pilier de notre croissance », a déclaré Thomas Camara, ministre des mines, du pétrole et de l’énergie lors d’un symposium sur « les mines en Côte d’Ivoire » durant lequel il a annoncé les bons résultats de l’année 2021. Il faut dire que la production d’or est en constante hausse, ces dix dernières années pour atteindre 41,8 tonnes, l’an dernier. Soit une hausse de 7,6 %.
En 2021, la contribution du secteur minier aux recettes fiscales s’est élevé à 140,585 milliards de francs CFA.
Les quantités extraites s’envolent
Pour donner un ordre d’idée, la production d’or s’établissait à 24,4 tonnes en 2018, 32,5 tonnes en 2019 et 38,9 tonnes en 2020, selon les chiffres du Groupement professionnel des miniers de Côte d’Ivoire (GPMCI) qui gère le secteur. L’or ivoirien est exploité dans neuf mines – deux autres sont en construction – par des sociétés canadiennes, Barrick Gold et Endeavour mining, Afrique Gold et par l’australien Perseus Mining.
Il faut dire que le pays jouit d’une belle situation géographique. La Côte d’Ivoire est située au cœur de la « Birmian Greenstone Belt », une ceinture de roches volcaniques sédimentaires riches en minerais qui s’étend du Sénégal au Ghana, avec des gisements d’or espérés comme les plus importants au monde. La découverte de ce potentiel n’est pas récente. La première mine d’or du pays a été ouverte en 1905, selon les spécialistes. Une carte géologique ivoirienne assez précise est disponible depuis le début des années 1970.
Mais pendant longtemps, la Côte d’Ivoire ne s’est pas intéressée à son sous-sol. Félix Houphouët-Boigny, le premier président du pays et père de l’indépendance, s’est essentiellement concentré sur l’agriculture, notamment le cacao. Un pari qui s’est avéré gagnant, la Côte d’Ivoire vivant un « miracle économique » des années 1960 à 1980… jusqu’à l’effondrement des cours de l’or brun, qui l’a plongée dans la récession. La crise politico-militaire de 2002-2011, marquée par la partition du territoire, fut dévastatrice économiquement. L’avènement d’Alassane Ouattara en mai 2011, a inversé cette tendance.
Relever les nouveaux défis
Le Code minier a été révisé en 2014, plus attractif, il est propice aux investissements étrangers, ce qui permet au pays de rattraper lentement mais sûrement son retard minier pour faire de ce secteur un pilier de son économie. Le gouvernement a renforcé sa politique en faveur de l’essor des activités de recherche et d’exploration. Désormais, l’accent veut être mis sur l’intensification de la recherche et l’industrialisation de la production. Comment ? En accélérant les réformes en vue d’améliorer le cadre législatif et réglementaire, mais également le cadre fiscal et douanier. « La politique de développement du secteur minier orienté vers l’intensification de la recherche et l’industrialisation de la production minière porte notamment sur la mise en place d’une infrastructure géo-scientifique de base, l’amélioration de la procédure d’octroi de titre minier en vue de les rendre plus transparentes et simples, l’organisation de l’exploitation minière à petite échelle pour maîtriser le phénomène de l’orpaillage illicite, la promotion des investissements privés pour l’accroissement de la valeur ajoutée par la mise en place d’unités d’affinage », a déroulé le ministre Thomas Camara lors du symposium organisé à Abidjan, la semaine dernière.
En effet, le secteur minier ivoirien, dominé par les productions de manganèse et d’or, ne représente pour l’heure que 3 % du produit intérieur brut. Il s’agit, dès l’année prochaine, de porter la contribution des Mines à 5 % du PIB puis d’atteindre 6 % en 2025. Autre revers, la politique incitative ivoirienne a aussi encouragé, indirectement, l’essor de l’orpaillage clandestin.
Au-delà de la Côte d’Ivoire, l’Afrique de l’Ouest se situe désormais au troisième rang des zones les plus riches en terrains aurifères sur la planète, après l’Australie et le Canada.
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