Africa-Press – Côte d’Ivoire. Alors que Rwandair ou Asky désertent le tarmac de Johannesburg, la compagnie ivoirienne lorgne la destination. Un projet qui pourrait bien être contrarié par la situation sanitaire.
Ce 10 février, à 12h29, heure locale, le vol KQA761 de Kenya Airways vient de décoller de l’aéroport de Johannesburg, destination Nairobi. Il était précédé, une vingtaine de minutes plus tôt, par le vol LNK21, opéré par le sud-africain Airlink à destination de Lubumbashi.
Mais le ballet des appareils sur le tarmac de l’aéroport sud-africain est loin d’être aussi dense que d’habitude. Comme la Chine, qui avait vu les compagnies internationales lui tourner le dos les unes après les autres durant les premières semaines de 2020, Pretoria fait à son tour les frais des mesures de précaution sanitaires.
Suspension des vols de RwandAir
En cause : le variant sud-africain au Covid-19, qui semble se montrer plus résistant notamment au vaccin développé par AstraZeneca que la forme traditionnelle de la maladie ou que le variant anglais.
Sur le continent, Asky a ainsi suspendu, le 31 janvier, sa desserte vers Johannesburg. Une mesure prévue pour l’instant jusqu’au 31 mai. L’option reste sur la table, même si nous avons quelques doutes
De son côté, RwandAir a annoncé le 7 février la suspension, à compter du lendemain et pour une durée indéterminée, non seulement de la desserte de ses deux destinations sud-africaines, Johannesburg et Le Cap, mais aussi des liaisons vers la Zambie et le Zimbabwe. Une restriction qui s’applique aussi bien au fret qu’au transport de passagers.
Travel update: temporary suspension of RwandAir flights to/from Johannesburg, Cape Town, Lusaka & Harare. pic.twitter.com/3lQKdPMbop — RwandAir (@FlyRwandAir) February 7, 2021
Projet d’expansion contrarié
Pour Air Côte d’Ivoire, la résistance du variant sud-africain est une très mauvaise nouvelle, alors que la compagnie s’apprête à ajouter, en mai prochain, Johannesburg à ses destinations régulières.
« C’est une option qui reste sur la table, même si nous avons quelques doutes compte tenu de la situation sanitaire », confesse Laurent Loukou, nouveau directeur d’Air Côte d’Ivoire, contacté par Jeune Afrique. Un programme déjà repoussé d’un an du fait de la première vague de la pandémie.
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Ce projet d’expansion misait notamment sur l’abandon par South African Airways de ses dessertes ouest-africaines. Passé tout près de la faillite, le pavillon sud-africain a bénéficié en octobre 2020 d’un nouveau plan de redressement de Pretoria, pour un montant de 10,5 milliards de rands (590 millions d’euros), et doit dévoiler sa feuille de route dans les prochains jours.
Ethiopian et Asky : deux choix différents
D’autres compagnies africaines, comme Fastjet, Congo Airways, Kenya Airways ou encore Malawian Airlines, persistent quant à elles à desservir les trois destinations sud-africaines – Johannesburg, Le Cap et Durban – qui restent ouvertes aux vols internationaux.
C’est le cas également d’Ethiopian Airlines, qui a opéré un choix différent d’Asky – sa filiale à 40 % – et continue à opérer ses vols directs depuis Addis-Abeba. « Ce sont des décisions prises de manière indépendante au niveau de chacune des deux compagnies », précise-t-on chez Asky. Ethiopian s’était déjà illustré en 2020 en demeurant la dernière compagnie africaine à voler vers la Chine.