Africa-Press – Côte d’Ivoire. La protection sociale est un droit fondamental pour tout être humain. Au niveau des objectifs de développement durables (ODD), elle constitue une cible prioritaire. Sur le plan économique, la protection sociale contribue à réduire la pauvreté, l’exclusion et les inégalités tout en renforçant la stabilité politique et la cohésion sociale.
Sous nos tropiques, ce puissant outil économique qu’est la protection sociale, est malheureusement relégué au second plan, voire négligé. Pour preuve, selon des études de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), en Afrique, seulement 17,4% de la population bénéficient d’une couverture sociale.
En Côte d’Ivoire, si les travailleurs de la fonction publique et ceux du secteur privé beneficient pour la plupart d’une protection sociale, ce n’est nullement le cas pour les acteurs du secteur de l’économie informelle et rurale.
Cette situation les rend donc vulnérables et les exposent aux risques d’être exclus de la couverture sociale. C’est pour combler cette grosse insuffisance que l’Organiation Internationale du Travail et le ministère de l’Emploi et de la protection sociale, ont entrepris des discussions, en vue d’étendre la protection sociale à ces travailleurs du secteur de l’économie informelle, rurale, mais aussi à ceux qui exercent un travail atypique.
C’est d’ailleurs tout le sens de l’atelier du dialogue social qui se tient depuis ce jeudi 08 décembre 2022 à Grand-Bassam.
Il réunit 24 participants du monde du travail et de la protection sociale. Au cours des deux jours que vont durer les travaux, ces experts de l’écosystème de l’emploi et de la protection sociale vont mener des réflexions en profondeur sur les opportunités pour la Côte d’Ivoire d’étendre la protection sociale aux travailleurs du secteur informel.
Frédéric Lapeyre, Directeur pays du Bureau International du Travail (BIT), structure initiatrice de cet atelier, s’est félicité de ce cadre d’échange qui ” permettra aux participants de procéder à une analyse multisectorielle et opérationnelle des opportunités nationales d’extension inclusive de la protection sociale aux travailleuses et travailleurs de l’informel”.
Il a salué les “énormes avancées de la Côte d’Ivoire en matière de protection sociale. Des avancées matérialisées par le démarrage de la Couverture Maladie Universelle (CMU), le Régime Social des Travailleurs Indépendants (RSTI), et la retraite complémentaire”.
Autant d’initiatives qui ont amené l’OIT à justement initier une coopération sud-sud entre la Côte d’Ivoire et Madagascar pour le partage d’expériences”.
“Nous voulons étendre la protection sociale à près de 4 milliards d’individus dans le monde. L’OIT a fait de la protection sociale l’une de ses priorités en Afrique”, a-t-il annoncé.
Pour sa part, Koffi Félix, représentant Adama Camara, ministre de l’Emploi et de la protection sociale à la cérémonie de lancement de cet atelier, a traduit toute la reconnaissance du gouvernement au BIT pour l’organisation de ce cadre d’échange.
“Cet atelier constitue une importante plateforme d’échange entre toutes les parties prenantes en vue de l’amélioration de l’accès effectif des travailleurs de l’économie informelle et rurale à une protection sociale”, a-t-il dit.
Il a rappellé les grandes actions menées par le gouvernement depuis 2014 pour faire de la protection sociale en Côte d’Ivoire, une réalité. Koffi Félix s’est dit convaincu que tous les dispositifs mis en place par le gouvernement, permettront à coup sûr à la protection sociale d’atteindre sa vitesse de croisière au cours du PND 2021-2025.
Notons que l’Afrique n’investit que 5,8% de son PIB dans la protection sociale, alors qu’au niveau mondial, c’est 13% du PIB que l’on consacre à cette question.
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