En dépit des budgets, Lamoussa Djinko formel : « Je vous dis, le pays va mal sur le plan de la santé »

18
En dépit des budgets, Lamoussa Djinko formel : « Je vous dis, le pays va mal sur le plan de la santé »
En dépit des budgets, Lamoussa Djinko formel : « Je vous dis, le pays va mal sur le plan de la santé »

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Lamoussa Djinko, Président du parti Renouveau Démocratique s’est prononcé ce vendredi 18 mai sur la Santé en Côte d’Ivoire. Il a au cours de cette rencontre avec la presse qui s’est tenue au siège de son parti à Cocody Attoban, fait l’état des lieux de la santé en Côte d’Ivoire.

Selon les explications du Président Lamoussa Djinko, l’état de santé de la Côte d’Ivoire va mal, même s’il reconnait que beaucoup a été fait par le pouvoir en place durant ces 13 dernières années.

« L’état de santé de la Côte d’Ivoire va mal selon ces statistiques. Ce n’est le Renouveau Démocratique qui le dit. Nous utilisons des statistiques fiables », a-t-il ajouté.

Devant la presse, le Président du Renouveau Démocratique s’est beaucoup appuyé sur des chiffres pour justifier ses propos.

Face aux députés et aux sénateurs, le chef de l’Etat avait dit que le Gouvernement a construit une structure sanitaire ou un centre de santé à chaque 5 km pour 7 habitants sur 10.

« Je vais utiliser les mêmes statistiques pour vous dire ce que ça représente. 7/10 qui sont à 5 km d’une structure de santé, ça veut dire qu’il y a 9 millions d’Ivoiriens qui ne sont pas du tout à 5 km d’une structure de santé. C’est très mauvais. 9 millions d’Ivoiriens qui n’ont pas la capacité d’être dans un centre de santé à 5 km. Encore, on nous dit structures sanitaires. En santé, que signifie structures sanitaires. Est-ce un dispensaire, un CHU, CHR ? Est-ce qu’il y a un plateau technique, des médecins, des neurologues, des infirmières, la médecine nucléaire. Tout cela, nous ne le savons pas », a mentionné, Lamoussa Djinko.

Selon lui, il ne s’agit pas d’avoir des bâtiments, mais il s’agit d’avoir des médecins qualifiés pour recevoir les patients.

Pour savoir si un pays se porte bien, Lamoussa Djinko soutient que c’est très simple. « Il faut connaître l’espérance de vie de sa population qui a un impact économique et social », a-t-il indiqué.

« Nous vivons 58 ans d’espérance de vie. Nous sommes 186e dans le monde. À Hong-Kong, 85 ans, en France, 83 ans. C’est inacceptable, car nous sommes au 21e siècle. Je vous dis, la Côte d’Ivoire va mal sur le plan de la santé », a déploré, le Président du Renouveau Démocratique.

En faisant l’état des lieux de la santé en Côte d’Ivoire, le Président a pris l’exemple du taux de lits dans les hôpitaux de Côte d’Ivoire, du taux des médecins, du taux de mortalité maternelle et infantile et le manque de plateaux techniques dans les hôpitaux.

« Les lits d’hôpitaux pour 1000 habitants. Le Japon 12/1000, l’Allemagne 8,7/1000, la France 5/1000, la Côte d’Ivoire 0,4/1000. Ça veut dire que nous avons 4 lits d’hôpitaux pour 10000 habitants. Nous avons 4,4 pour 100000 habitants en France, la Côte d’Ivoire en a 1 hôpital pour 100000 habitants. En Côte d’Ivoire, nous avons 2 médecins pour 10000 habitants. Il n’y a pas de plateaux techniques en Côte d’Ivoire, même les centres que nous construisons n’ont pas de plateaux techniques. Un bâtiment médical pour la santé, sans plateau technique, sans médecins qualifiés, ça ne veut absolument rien dire. Le taux de mortalité maternelle, 480 femmes meurent chaque année pour 100.000 naissances, 8 pour 100.000 en France et 3 pour 100.000 en Belgique. L’on note 56 décès pour 1000 naissances en Côte d’Ivoire, il y en a que 2 en France. Et les enfants en dessous de 5 ans, 77 décès sur 1000, en Côte d’Ivoire, il y en a que 4 en France », s’est justifié, le conférencier.

En définitive, il reconnaît qu’il y a eu des grosses dépenses, des constructions d’hôpitaux, des centres de santé dans les régions, des constructions de bâtiments, mais aux intérieurs bien souvent vides, beaucoup reste à faire.

« Il y a eu du progrès, mais beaucoup reste à faire. Il y a eu du progrès dans ces 13 dernières, parce que quand je faisais les statistiques, avec le consortium américain en 2010, l’état des lieux était encore très grave. Les derniers 13 ans, il faut qu’on soit honnête. Il y a eu la construction des hôpitaux, des centres de santé dans les différentes régions. Il faut encourager le Président de la République à aller dans ce sens, mais ça ne suffit pas. C’est un retard exceptionnel que nous sommes en train de rattraper », a-t-il conclu.

Intérêts avec le secteur privé ou pas, surfacturations d’infrastructures ?, pour rappel, en Côte d’Ivoire où les élites se soignent à l’extérieur, se soigner ou vivre longtemps, demeure un luxe très cher payé pour plus de 80% de la population.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Côte d’Ivoire, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here